dimanche 27 décembre 2020

Convenances sociales

Bon, je ne peux plus intituler mes articles "confinement J X: titre" car le confinement, c'est terminé! Ouais cris de joie... Enfin refreinons-nous dans nos élans, maintenant c'est "le couvre-feu", et une partie de nos libertés d'agir sont encore malheureusement toujours manquantes (RIP jour de l'an).
Néanmoins, l'heure d'un nouvel article a sonné (en vrai ça fait plus d'une semaine que j'essaye de le terminer, mais mes enfants m'éloignent sans cesse de mon objectif). 
Voilà le sujet qui me préoccupe depuis quelques temps, notre condition actuelle d'être sociale et notre devenir. Non, non cher lecteur, je t'assure que cela ne va pas être chiant à lire (des promesses, des promesses, toujours des promesses!), reste avec moi (Jack).

Alors voilà, en ce moment, j'ai l'impression d'être perdue en société. En effet, les moments sociaux se rarifient dans mon quotidien. Deux facteurs à cela, tout d'abord ce satané Covid qui a bouleversé notre vie sociale telle qu'on la connait (apéro, dîner entre amis, bars, expos .. et même bise), puis mon isolement de mère de deux enfants de moins de 3 ans en congé maternité, statut qui réduit encore davantage mes interactions sociales avec des adultes. Ma vie extérieure à mon lieu de vie se résume donc au supermarché en bas de chez moi (je salue toute l'équipe du casino et spécialement le monsieur des caisses automatiques qui me regarde toujours avec compassion lors de mes visites quasi-quotidiennes), mes rendez-vous chez le kiné et la sage femme (big up à mon périnée qui me permet de sortir de chez moi et de parler à des adultes autre que mon compagnon), et à des visites chez mes parents... Bordel, j'ai la même vie sociale qu'en primaire (sauf pour le périnée)... Heureusement qu'on a des potes qui habitent à deux pas et qu'on voit illégalement lors de promenades au parc. Malheureusement ces visites sont ponctuées par des "Non, reviens ici!", "ne touche pas les crottes de chien", "laisse les canards tranquilles!" et "Oui c'est un chien, et non il n'est pas bleu marine (WTF)!". Ce qui ne rend pas le flot des propos échangés limpide. Donc mes rares conversations se perdent dans les limbes des obligations parentales, et mon taux d'alcoolémie à zéro ne m'aide pas non plus à garder le cap de ma vie sociale.

Alors, peut-on désapprendre à converser lorsqu'on ne pratique pas, un peu comme quand on ne pratique pas une langue étrangère? Faut-il un entrainement à la vie sociale pour continuer à savoir agir en groupe? Cela pourrait alors expliquer le manque d'éducation et la croissance de l'égoïsme que semblent connaitre bon nombre d'habitants de mon quartier, de ma ville et même du monde! L'isolement provoque-t-il une amnésie de la bienséance inculquée depuis notre plus jeune âge? Le "j'en ai plus rien à foutre de rien, on va tous crever" a-t-il pris le pas sur nos réflexes sociaux au profit de la bête impolie qui sommeille en nous?

L'autre jour, j'ai été sur mon lieu de travail avant ma reprise, histoire de faire un tour, et là, alors que je conversais avec des collègues, je me suis sentie empotée, coincée dans un corps trop grand pour moi. J'étais là, debout en train de discuter, munie de ma sur-peau de travail que j'enfile depuis le début de ma carrière par réflexe, et dont je n'arrive plus à sortir. En temps normal je supporte ce costume qui change mes intonations et une partie de mes attitudes (en fait, je suis un peu coincée au travail, ce qui n'a rien à voir avec ma vraie nature). D'habitude, je m'en accommode, certainement comme tout le monde, car il y a l'en dehors, la vie, la vraie, avec les copains, la famille, cette vie qui en ce moment, n'existe plus. Et le problème est bien là. Il n'y a plus de sas de décompression. Pour ma part il y a la solitude des journées en tête à tête avec bébé, les rondes à Casino et les traversée du parc pour aller à la crèche. Certes les têtes à têtes avec bébé ont un certain charme gazouillant mais qui manque toutefois d'échanges constructifs et de blagues pleines d'esprit. Alors, quel espace avons-nous pour être nous-même aujourd'hui en dehors du quotidien du foyer avec ce satané COVID?

Je discutais avec une amie l'autre jour, entre deux "Non, je ne te lâche pas la main, il y a trop de monde!", et des "aïe ouilles" murmurés entre deux griffures de petit pouce boudiné au creux de ma paume. Et pendant que nous faisions la queue pour boire du vin chaud, elle me fit une remarque très intéressante. A force de ne plus faire la bise, de ne plus embrasser ou enlacer nos proches, de ne plus partager de moments de convivialité au travail ou avec nos amis, ne perdons-nous pas notre essence d'être humain, des êtres sociaux habitués au groupe? Ma théorie se confirmait alors, en modifiant nos attitudes, notre rapport au corps et au corps de l'autre dans nos déplacements spatiaux et dans nos gestes d'affection, nous perdons petit à petit notre statut d'être social pour nous renfermer sur nous-même. Je ne comprenais pas jusqu'à maintenant à quel point la solitude temporaire (qui commence à s'éterniser) pouvait autant fragiliser certaines personnes mais je perçois aujourd'hui les enjeux d'un tel dérèglement. Nous ne savons plus agir avec les autres, privés de nos repaires. Voilà pourquoi Micheline ne dit plus merci quand on la laisse sortir d'un magasin, pourquoi Victor se colle à vous à la caisse semblant vivre dans une grotte et ignorer la distanciation sociale, pourquoi Amélie pose ses courses sur les vôtres ou Michaela toucher votre poussette... "Tous ces cris ces SOS!"

La distanciation sociale et les gestes barrières ne seraient alors plus uniquement des limites physiques mais aussi une modification profonde de nos rapports comportementaux aux autres. Pourtant, nous devons les respecter ces gestes, sans avoir de dates de fin, ce qui est une terrible difficulté. Essayons alors de garder en mémoire notre insouciance de la proximité dans la fosse d'un concert, sur la plage, dans la queue pour aller au cinéma, ou sur un marché de Noël. Pensons fort à tous ceux qui méritent que nous soyons sérieux avec tout cela afin qu'ils puissent sortir au plus vite de leur enfermement. Et tentons de ne pas oublier l'absolue nécessité de nous comporter poliment, gentiment et avec responsabilité en ces temps inédits (n'est-ce pas ô toi joggeur-postillonneur dépourvu de masque!) afin de ne pas perdre le cap de la notion de société. Voyons le verre à moitié plein et réjouissons-nous d'avoir passé un petit noël sans Jackie le tonton raciste ou Gwenaelle la cousine qui aime faire circuler les énérgies. Tentez de trouver un plan sympa pour le jour de l'an (l'histoire se complique lorsqu'on a des enfants en bas âge), mais restez prudents!

Bisous cher lecteur, et bon bout d'an à toi!

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vendredi 27 novembre 2020

Confinement acte II, jour 29: Pourquoi la vie?

Notre cher président s'est exprimé mardi soir, le déconfinement est lancé. Bon j'ai toujours pas compris si la limite des 20 kilomètres sera levée pour Noël, mais fichtre, dorénavant on a le droit d'élargir nos horizons à 20 magnifiques kilomètres et d'aller à la bibliothèque. Et ça, juste avant mon anniversaire... Merci Manu pour le cadeau mais t'aurais pu pousser un peu, la mer c'est à 35 bornes d'ici! Enfin bref, afin de célébrer cette bonne nouvelle, rien de tel qu'un article questionnant. Qu'en dites-vous? Si on s'interrogeait un peu sur la place de l'homme dans l'univers.

"Pourquoi la vie?" Voilà la question déroutante et pleine de profondeur que m'a posé mon petit garçon de deux ans il y a quelques jours. Une si grande question pour un si petit bonhomme. Déconcertante interrogation survenue à l'heure du dîner, entre la soupe et la compote. J'en suis restée pantoise. Ce qui est drôle, à part le fait que je reste rarement pantoise ou que j'ai l'occasion d'utiliser ce mot, c'est qu'il y a quelques semaines, un de mes amis m'a posé la même question, même si c'était moins frontal. C'était plutôt formulé version trentaine " ah quoi bon, puisque tout se répète? Les mêmes soirées, les mêmes gens, les mêmes heures qui s'écoulent". Deux ans et demi et la trentaine passée et ce même éternel questionnement existentiel qui nous à tous, à un moment, traversé l'esprit. Qui n'a pas déjà réfléchis au but et à la consistance de la vie? 

Lorsque ma vie était dissolue, que j'étais célibataire sans attache, ne devant rien à personne à part à moi-même (ce qui aurait dû me préoccuper), que mes pas d'être libre (c'est à voir) me conduisaient de bar en bar, et  de moult fêtes en moult fêtes, quand les moments étourdissants, les moments de rires, d'alcool, et de tenues vestimentaires affriolantes, se succédaient, en des temps où tout ne semblait qu'amusement et sensation de croquer la vie à pleine dent (bordel, on est rebelle et on s'en fout), la tête vous tourne, tant et tant, qu'à un moment vous vous arrêtez pour reprendre votre souffle. C'est à ce moment là que ma vision a basculé, quand tout à cesser de tournoyer autour de moi. Certainement parce que j'avais dépassée les trente ans et que j'avais déjà bien bien bringué depuis un paquet d'années. Lorsque tout ce tumulte s'est tût, lorsque j'ai repris mon souffle, mon cerveau a redémarré et j'ai commencé à réfléchir "Pourquoi la vie?". Je crois que chacun à sa propre réponse car tout dépend de ce que vous voulez que la vie vous donne. Certains penseront que les bars à foison sont la solution à leur bonheur, et ce pour la vie entière, et je suis ravie pour eux que leur quête s'achève ici. Toutefois, gare à la cirrhose, pensez à alterner whisky et jus de tomate pour perdurer. Pour ma part, il en fût autrement. La question que je me suis posée en premier est "dans quelques années, que va-t-il me rester de tout ça?". Qu'est-ce que j'avais envie de conserver, quelle était mon ambition, où est-ce que je plaçais ma réussite et mon bonheur. Car je crois que la vie c'est avoir un but et des projets qui vous correspondent. On ne marquera pas tous l'histoire du monde, moi la première, et certainement que dans deux générations, même au sein de notre famille, personne n'aura la moindre idée de qui était arrière-arrière-grand-mamie. Alors, commençons par être les décideurs de nos propres vies et enrichissons les par nous-même. Car le secret est là. Une fois que l'on a accepter que nous ne marquerons pas le destin de l'univers (quoique sait-on jamais), il faut savoir comment marquer notre propre vie. Comment nous, nous allons passer ce temps sur terre au mieux. A la question "pourquoi la vie?", j'ai donc envie de répondre, pour être vivant, pour vibrer, pour grandir, pour aimer et avoir l'impression que beaucoup de jours ont compté, pour se souvenir et rencontrer l'autre (au sens large, amis, famille, collègues, être humain)... pour s'élever. De façon plus détailler, pour moi c'était trouver quelqu'un avec qui partager ma vie, mes angoisses et de longues conversations, et un peu critiquer les autres après les dîners, avoir des enfants pour entendre leur rire retentir dans la maison (ainsi que leur long râle de mécontentement, mais ça je ne le savais pas encore), et donner une chance à notre société d'aller mieux, écrire, enseigner et partager ma passion pour l'art. Après c'est à chacun de faire le menu.

Je crois que c'est pour cela que l'art existe, sous toutes ses formes et que je l'aime autant. La musique, la peinture, la sculpture, le cinéma, la littérature, la photographie... Car tout cela reste dans l'histoire, témoigne d'une époque, nous dépasse, nous émeu, nous fait réfléchir et nous éloigne du superficiel qui ne provoque rien en nous à part la répétition triste. Attention, je ne dis pas qu'il ne faut pas être superficiel, car le superficiel peu aussi générer de l'éternel. Je m'explique, je dis qu'il y a le bon et le mauvais superficiel (contrairement au bon et au mauvais chasseur). Il y a la superficialité d'un blague qui va provoquer un éclat de rire qui nous fait frissonner de joie. Un souvenir se crée, on en reparlera pendant des années lors de dîner entre amis, en appréciant le rituel répétitif de la remémoration du souvenir, car même la routine peut être grisante. Ceci est du superficiel qui nous nourrit. Et puis, il y a le superficiel d'une danse dans un club, seul face au DJ, un soir de plus, nos amis au loin, l'alcool coulant à flot, et on recommencera demain, dans deux jours et le weekend prochain, etc... Alors tout se répète à l'identique, on ne s'en souviendra pas demain et se sont des heures qui partent aux oubliettes. C'est là que l'on peut parler de répétition triste, et là je partage tout à fait les remarques de mon ami trentenaire.

Ce qu'il faut alors, même dans le plus insignifiant comme un trajet en voiture, une réunion de plus au bureau, entre les quatre murs de nos appartement pendant le confinement, c'est essayer, autant que faire ce peu d'ouvrir nos yeux, de raisonner dans ce qui nous entoure pour construire le bonheur. Car le bonheur se construit, et c'est lui qui donne du sens à la vie. Il contraste avec les épreuves. Ce bonheur peut prendre la forme d'une carrière, d'un projet artistique, d'une famille, d'amis avec lesquels ont refait le monde, peu importe, ce qu'il faut, c'est osciller entre contentement et soif de découverte. Manier l'insatisfaction avec prudence pour qu'elle soit moteur et non génératrice de frustration et de regrets. Faisons vibrer nos corps et nos cerveau par l'au dehors, nourrissons nos âmes d'émotions, de souvenirs, d'art et d'intarissables réflexions sur tout ce qui a matière à générer d'intarissables réflexions. Tentons de ne pas juger, d'être pragmatique et toujours, oui toujours, d'être curieux. "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" (Héraclite), d'une part parce que le fleuve change et aussi parce que nous changeons.

Je ne me targuerai donc pas d'avoir toutes les réponses, plus que les centaines de philosophe qui ont sans cesse questionné le sens de la vie, mais je partage ici, avec vous, le réponse que je donnerai à mon fils quand il aura dépassé les 3 ans.  "Pourquoi la vie?" "Mon petit cœur mais pour rire, aimer, réfléchir, construire, tisser des liens et surtout ne pas être seul. Trouves-toi des amis et rend visite à ta mère quand tu quitteras le nid. Parce qu'on t'a mis là sur terre et que, autant en profiter. Abreuve toi de tout ce que tu peux, plonge dans la superficialité mais pas pour toujours. Ouvre tes yeux à l'art, beaucoup, sois poli, complaisant et gentil, cela te rendra fière de toi. Râle parfois, ça fait du bien, enfin ça tu sais déjà faire. Laisse toi aller à l'effervescence émotionnel. Je préfère que tu débordes de temps à autre, que tu sois passionné plutôt que prisonnier du regard des autres. Sois engagé dans des grandes causes qui préoccupent depuis que le monde est monde, et fais avec énergie ce qui peut te sembler utile d'être fait pour te sentir vivant." Et toi mon ami trentenaire avec qui je n'ai jamais eu le temps de finir cette conversation, je te dis la même chose.

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mardi 17 novembre 2020

Confinement acte II, jour 19: le désir de s'évader.

Il y a des moments où rester cantonné dans son quartier, lorsque l'on respecte à la lettre le confinement, peut donner l'impression d'être contraint physiquement à un espace restreint que l'on commence à connaître par cœur, et dont on voudrait, bien volontiers, pousser les limites. Evidemment, je ne voudrais pas passer pour une enfant gâtée privée de mobilité en ces temps inédits, car je ne fais pas parti des plus à plaindre, et je revendique la nécessité de respecter les règles qui nous sont imposées pour le moment. Néanmoins, je dois dire qu'aujourd'hui, comme certainement bon nombre d'entre nous, j'ai envie de respirer à plein poumon, loin de mon masque et de mon périmètre imposé.

Alors comment s'évader lorsque l'on est immobile, comment atteindre un ailleurs que physiquement on ne peut que désirer, mais que l'on ne peut toucher? 

Il y a quelques années lors d'un projet de recherche mené à l'université, je m'étais posé la question du paysage, de sa construction, de sa constitution et du rapport étroit qu'il entretient avec le voyage. J'avais pour théorie que le paysage, comme le voyage, ne prenaient en fait jamais fin. En effet, gravés en nous, dans notre mémoire et même dans notre chair, grâce à l'expérience sensoriel dont ils sont le produit, nous gardons le paysage, le voyage et le paysage du voyage en nous, et pour toujours. Il suffirait alors de convoqué nos souvenirs pour voyager à nouveau. Mais parfois, dans le stress, l'inquiétude, l'agacement ou l'ennui, il est difficile de se souvenir, notre esprit parasité par le quotidien. Comment revenir alors vers cet extraquotidien qui nous a fait vibrer le temps d'une ballade, d'une escapade, d'un long périple, d'un court weekend ou sur le trajet pour aller au travail. Comment remobiliser des détails qui ont eu écho en nous, nous ont ému, touché, transporté? Une lumière particulière un jour de nuages noirs, une brise vivifiante en bord de mer, le goût du sel et les cheveux en bataille après une baignade en eau turquoise, le son du chant litanique de moines bouddhistes, la moiteur de l'air, la fraicheur d'une église et l'intensité du son de l'orgue, l'odeur des fleurs ou de mets exotiques, la douceur du soleil sur la peau, la magnifique lueur du crépuscule sur des vignes qui s'étendent à perte de vue, ou la chaleur écrasante des rues de Bangkok (et il y en a tant d'autres...). 

Afin de convoquer en moi tous ces souvenirs, je m'installe dans un endroit confortable, sur mon lit les yeux rivés au plafond, sur mon canapé le regard qui ne fixe rien par la fenêtre, assise à la table de la cuisine un thé fumant dans les mains, devant un carnet ou mon ordinateur laissant mes doigts écrire et se rappeler pour moi. J'inspire et j'expire doucement, je prends le temps de laisser voguer mon esprit car un souvenir en appel un autre et la promenade intérieur peut alors commencer. Je finis par fermer les yeux et dans une douce transe, un léger état second, la valse de mes souvenirs peut alors commencer. Mon esprit fait des sauts de puce d'un paysage à un autre, d'un sens à un autre, d'une étendue à une autre et me voilà partie pour la grande évasion. Je me laisse aller à des divagations voyageuses. Je mobilise en moi mes souvenirs. Je pense à la lumière, je pense à la température, je pense à la topographie des lieux, je pense à des sons, à des saveurs et plus que tout, plus qu'à n'importe quel moment, ces souvenirs qui sont en moi, ce vécu qui a eu lieu, ces expériences que j'ai faites, me semblent les choses les plus précieuses que je possède.

Et c'est en ces temps que l'on ne pouvait prévoir que le voyage prend tout son sens. C'est en ces temps immobiles que l'on peut prendre la mesure de la mobilité et de la richesse de l'ailleurs. En puisant dans notre mémoire, nous pouvons alors revivre le voyage et se consoler de notre état statique forcé. Il faut convoquer tous nos sens pour parcourir le monde tout en restant chez nous.

Et puis, si l'on n'a pas la chance d'avoir de tels souvenirs, ou si l'on souhaite voyager autrement, il y a la possibilité du voyage dans le temps de notre vie, le boulevard de la nostalgie. Regarder un film ou une série qui a marqué une période de notre vie comme l'adolescence, écouter une musique que l'on associe à un été formidable ou à un chagrin d'amour, lire un livre qui a fait exploser notre cerveau et fait grandir notre réflexion, revoir un tableau, une œuvre d'art qui nous a rendu adulte ou fait retomber en enfance. Se saisir de tout ce qui a jalonné notre vie et qui nous à fait sortir de nous par l'émotion, la passion, la curiosité ou provoquer de véritables révolutions intérieures, c'est aussi un moyen de s'évader et de sortir de ce quotidien répétitif qui est le notre (avec ou sans confinement d'ailleurs!).

Ce confinement acte II peut être l'occasion de se laisser dériver vers d'inédites et rocambolesques introspections personnelles. La valorisation de certaines de nos péripéties passées, la capacité à avoir su dépasser des faiblesses, revivre l'incroyable sensation d'être un explorateur d'inconnu, ou la richesse et la douceur du souvenir de moments partagés avec les siens, le voyage est alors intérieur et l'évasion, sans limite.

Bien à vous chers voyageurs.


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jeudi 12 novembre 2020

Confinement acte II, jour 14: COVID, le cas qui divise!

 Bonjour à tous.

J'espère que le confinement se poursuit au mieux pour vous. Que bon nombre d'entre vous ont droit au télétravail (ce qui n'est toujours pas le cas chez nous), et que les journées s'égrainent au rythme d'introspections personnelles positives, apéros-visio, joie de vivre et confection de gâteaux au chocolat (ceux qui sortent d'une boîte sont bien aussi hein, pas vrai créateur émérite des dinosaurus, cette merveille!). Pour ceux pour qui c'est compliqué, toutes mes pensées vous accompagnent. Courage, tenez bon!

Ici la vie suit son cour paisiblement. Chéri travaille, petit chat va à la crèche et moi je suis à la maison avec bébé chat. Il adore vivre sa vie littéralement collé à moi toute la journée. Je me sens un peu comme son esclave personnel, mais comme il est mignon, j'essaye d'accepter au mieux ma fonction désignée. Néanmoins, la vie est un peu répétitive et surtout bien fatigante quand ton bébé croit que la nuit c'est le jour. 

Ce manque de fantaisie et d'exaltation ne m'aide pas à stimuler ma boîte à idée d'article à propos de ce confinement acte II. Ce confinement bien différent du premier, pour moi et pour tout le monde, étant moins restrictif, la vie de beaucoup d'entre nous ne change pas vraiment. Mais il y a toutefois une chose encore plus évidente que lors de l'acte I, c'est le désaccord que provoque cet acte II et le sujet COVID en général. 

J'imagine que comme moi, en famille, entre copains, le sujet COVID est un sujet qui peut être à éviter lors des apéros visios. Enfin pour ceux qui respectent le confinement et qui ne prennent pas un malin plaisir à poster des stories les weekends, s'affichant avec plus ou moins d'amis proches ou lointains, pendant que moi, et tant d'autres, nous nous privons de voir nos parents et nos proches... Mais peut-être que ces gens là parlent du coronavirus lors de leurs apéros réels en se confortant dans le bien fondé d'agir égoïstement et irrespectueusement en bravant ce confinement dont ils ne voient pas l'utilité, et en auto-alimentant leur croyance que le COVID n'est que complot et qu'il n'est absolument pas dangereux... Bref, je sens que vous voyez plus ou moins quelle est ma position sur la question.

Oui cher lecteur, tu sens mon léger agacement. Et bien en fait je suis assez terre à terre et j'aime à écouter les gens qui savent de quoi il parlent. Et lorsque l'on me dit que les chiffres du COVID augmentent tous les jours et dans le monde entier, que les hôpitaux sont saturés (on pense à Naples et aux gens qui se font soigner dans leur voiture), que les soignants sont à bout de force, je me dis que quand même pour un complot, il y a de sacrées répercutions néfaste sur la réalité. 

Le sujet COVID est donc un plombeur d'ambiance. Il y a les septiques, les prudents, les flippers, les mortifiés, les indignés, les sereins et ceux qui n'y croient pas du tout, même preuves à l'appui. Alors, lorsque vous êtes chips à la main et verre de rouge aux lèvres, comment réagir lorsque vous vous rendez compte que vos amis et vous n'êtes absolument pas d'accord. Comment se maitriser quand on entend que Raoul et Gwendoline ont guinché ce weekend dans une fête sauvage de 100 personnes, que c'était grave l'éclate de danser avec tous ces inconnus, et trop drôle, personne ne portait de masque. Puis ils balancent avec aplomb "Ben ça va, y'a pas mort d'homme, on est jeune. Puis on sait très bien que tout ça c'est du flan" (Oui Raoul et Gwendoline aiment les expressions vintage!). Ils poursuivent ensuite en disant "Et puis le lendemain on est allé voir Tata Janine. A 92 ans, elle se sent seule. On a pas mis de masque évidemment, car ça devient trop impersonnel, et pour les bisous c'est pas pratique" Mais what the fuck les amis. Si toi tu veux te mettre en danger, soit, mais Tata Janine n'a rien demandé à personne que je sache, non. D'ailleurs, tout comme tes collègues de bureaux, les camarades de classe de tes enfants ou leurs enseignants qui n'ont pas demandé à se faire mettre un coton tige dans le nez, ou pire, d'attraper le COVID.

Comment réagir alors? C'est vrai, parler COVID devient aussi tabou que de parler politique ou religion à un dîner. Et en même temps c'est difficile de la boucler sur ce sujet qui nous poursuit jusqu'à l'achat de PQ qui a encore une fois déserté les rayons sans qu'on comprenne POURQUOI (hein, pourquoi???). Des camps se dessinent, les positions sont souvent très affirmées et l'incompréhension s'installe. Que faire de cette troublante et inévitable réalité que nous traversons si on ne peut pas la partager? Mais partager à tout prix est-il la meilleure option? Car peut-on prendre le risque de se fâcher avec ses proches? Et d'un autre côté, c'est le moment de se fâcher car comme on ne peut pas voir les gens, ils auront le temps de digérer et à la fin du confinement, ils auront tellement envie de retrouver une vie sociale qu'ils vous pardonneront aisément. Alors évidemment si vous voulez continuer à prendre des apéro visios, essayer tout de même de préserver quelques unes de vos amitiés. Vous pouvez, par exemple, tâtez le terrains par texto groupé à votre répertoire "Et toi en fait, t'en penses quoi du Covid?". En fonction des réponses, si réponse il y a à un texto aussi bizarre que celui-ci, vous pourrez choisir vos partenaires d'apéro idéaux. Ceux qui pensent comme vous, et avec lesquels vous pourrez médire sur tous les autres! Et puis, pour tous vos autres amis, ceux qui ne partagent pas vos convictions, gardez espoir. On va bien finir par s'en sortir de tout ça, et on plaisantera tous ensemble en se souvenant avec nostalgie "Tu te souviens du COVID, ça paraît fou aujourd'hui de repenser à toute la planète qui était paralysée, aux rayons vidés de leurs pâtes et papier toilette, à toutes ces personnes masquées dans les rues et à tous ces cotons tiges qu'on s'est fait fourrer dans le nez!". Et puis, en attendant, si vous manquez d'amis, enfermez-vous dans une pièce, votre chéri(e) dans une autre et faites un Facetime avec quelques gâteaux apéro et des quantité d'alcool ou de jus de tomate selon les goûts ou les possibilités. Vous pourrez ainsi profiter de cette forme de vie sociale so 2020 sans vous fâcher avec personne... quoi que.


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mardi 3 novembre 2020

Confinement acte II, jour 6: la grande illusion!

Je sais, je sais, j'avais promis, j'ai terminé mon précédent post par un très optimiste à demain... Mais bon, soyons lucides, écrire un article par jour sur ce blog quand on a deux enfants en bas âges, c'est de la pure utopie. Même si c'est le confinement et qu'on est censé regorger de temps à perdre, les autres parents me comprendront, PAS quand on a des tous petits!

Alors, ce premier weekend de confinement? Top ou bien?

Personnellement j'ai attaqué mon samedi à 6h00 du matin après une courte nuit, réveillés par un enfant debout statique au bout du lit (Halloween c'est tous les jours chez nous). La nuit fut agitée, non pas que j'ai guinché toute la nuit de vendredi à samedi en déjouant avec provocation le confinement, mais parce que, fait moins exotique, la nuit, c'est la danse des bibis qui s’enchaînent (bibi = biberon pour les non initiés à ce vocabulaire gazouillant qu'on s'était juré de ne jamais adopter lorsqu'on était dans la fleur de l'âge, et qu'on jugeait durement tous ces parents culottés qui osaient sortir avec leur progéniture au restaurant nous empêchant ainsi de fumer nos clopes... karma karma karma!). Puis nous avons poursuivit avec un visionnage de dessin animé, histoire que papa et maman finissent leur nuit, ouais c'est pas très bien en terme d'éducation mais mes valises sous les yeux m'en remercient. Bref, après moult activités matinales dédiées aux petits et un temps de préparation certain, nous avons enfin mis le nez dehors pour la balade quotidienne d'une heure à moins d'un kilomètre. 

Et là, ô surprise, quid du confinement?

En effet, voitures qui se succèdent dans la rue, piétons pressés non masqués, la vie semblait suivre son cours tout autour de nous. Si j'appréhendais le confinement acte II, j'avais aussi hâte d'en retrouver la douceur et le calme. La sensation que la ville et ses trottoirs n'étaient qu'à nous. Et là, aucune quiétude, aucun apaisement, aucun rythme figé. Tout semble être resté comme avant le confinement. Les gens qui vaquent à leurs occupations, la vie qui se déroule, et la jauge approximative que possède chacun face au respect des règles qui sont censées être les nôtres, à tous.

Oui, je te vois venir cher lecteur, tu bougonnes, tu hausses les épaules, et peut-être même que tu te dis que tout cela n'est que mascarade. A priori, moi, je ne suis ni médecin, ni pronostiqueuse, ni médium, ni gendarme, ni épidémiologiste, mais je me dis que quand même, si on ne veut pas y être jusqu'à Noël, si on veut laisser la chance à nos commerces d'ouvrir à nouveau avant la saint glinglin, ne devrions-nous pas tous prendre nos responsabilités et respecter les règles qui nous sont données?

Après un instant de réflexion, je me suis dis naïvement "bon, c'est samedi, il y a une tolérance jusqu'à la fin du weekend, les gens vont se ressaisir dès lundi"... Mouhahahaha, me direz-vous, et vous avez tellement raison! Rien, absolument rien n'a changé. Il y a toujours autant de monde sur la route le matin pour aller bosser, le même nombre de personnes qui circulent dans la rue, le port du masque est toujours aussi aléatoire (n'est-ce pas monsieur le livreur TNT!), et tout le monde semble s'en ficher bien pas mal des recommandations qui ont été données (n'est-ce pas certains patrons qui refusent le télétravail à leurs employés considérant que baigner tous dans les mêmes miasmes est vraiment un truc chouette). Sans oublier les aménagements inexistants de certaines structures accueillants beaucoup de monde... Une question me taraude alors: mais comment va-t-on se sortir de cette extraordinaire situation si personne n'essaye de changer ses habitudes?

Je conçois que le confinement acte I a pu traumatiser certaines personnes. Je pense notamment aux personnes démunies qui n'ont plus eu de revenus, aux personnes victimes de violences domestiques coincées avec leur bourreau, aux personnes partageant un espace de vie réduit avec leur famille, les couples en crise, les hyperactifs... Je comprend les blessures, parfois extrêmement profondes, de ce confinement acte I qui laissera des traces indélébiles pour certains. Alors, je m'adresse aux autres, sans aucune légitimité mais pour poser question. A ceux qui ont la possibilité de rester chez eux au maximum, ceux qui sont en sécurité chez eux, ceux qui ne vivent pas dans un espace exiguë, ceux qui ont la possibilité de faire leur travail en télétravail, ceux qui peuvent supporter, en prenant un peu sur eux parfois, de sortir de chez eux uniquement pour les courses, les rendez-vous médicaux, aller chercher les enfants et faire de l’exercice, pouvez-vous penser à ceux qui n'ont pas le choix, à ceux qui risquent leur vie en restant chez eux et dont il faut limiter le temps de confinement, à nos soignants épuisés et à ceux que j'oublie? Pouvez-vous penser à eux en vous mettant à leur place et vous dire, que oui, peut-être vous pouvez concevoir d'ajuster vos vies et vous plier à quelques règles afin d’œuvrer pour le bien commun. On peut aussi ajouter l'argument sanitaire qui, malgré le scepticisme de certains, et jusqu'à preuve du contraire, est valable. Pouvez-vous prendre un peu sur vous, et rester chez vous?

N'avez-vous pas envie que tout cela se termine au plus vite pour que nous puissions reprendre notre vie normalement. Personnellement, je pense à mes deux enfants, de 2 ans et 2 mois, ces tous petits qui commencent à peine leur vie et qui, pour le premier est en train de vivre, déjà, son deuxième confinement. A-t-on envie qu'il croit que cela est un fait normal de la vie? Ma réponse, pour ma part, est non. Il faut cesser de se conduire en enfant gâté égoïste et penser collectif. Oui je sais, je suis totalement naïve et idéaliste. En fait, pas du tout. Je trouve l'être humain globalement égoïste, destructeur, mal élevé, bête et insupportable, et surtout individualiste. Mais je ne sais pas, une part de moi adorerait être surprise en voyant que les gens ne sont pas uniquement préoccupés par eux-même. 

Car il en existe, oui! Tous les jours on peut rencontrer ou entendre parler de gens qui œuvrent pour le bien du plus grand nombre. Bénévoles ou rémunérés, ils sont nombreux à avoir une vocation pour venir en aide, se mobiliser pour autrui. Cela ne serait-il pas chouette que la balance se renverse, pour une fois et que le bien triomphe? Adieux le côté obscure de la force et bienvenue à vous jedi et padawan! 

Je pose ça là et je vous laisse à vos réflexion mes chers lecteurs. Et promis, je reviens vers vous dès que le temps me le permet!

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vendredi 30 octobre 2020

Confinement acte II, jour 1 : état des lieux.

Bonjour à tous. Comment allez-vous depuis plus de deux ans?

Dis donc dis donc, il s'en est passé des choses... ben oui, il y a eu nos vies personnelles qui avancent et l'année 2020 depuis la dernière fois que vous m'avez lu.

Et oui, il faudrait vivre dans une grotte en pleine forêt ou sous la mer pour ignorer ce qui se passe en ce moment.

Petit récap pour les ermites munis d'une connexion internet qui serait branchée uniquement sur mon blog, nous le savons depuis mercredi, on reconfine et ce depuis ce matin minuit.

Alors, en ces temps extraordinaires, j’ai décidé de tenir un journal de bord afin de rendre plus réel cette folie qui ne me semblait seulement plausible, jadis, uniquement dans les blockbusters catastrophes type 2012 ou Le jour d’après
C’est drôle comme le cinéma a joué à nous faire peur en mettant en scène du lointainement vraisemblable, et voilà que cela se produit, en vrai, une épidémie. Nous ne sommes pas encore dans World War Z mais tout du moins le covid sait se défendre en matière d’anxiogénéïté (PS : je n’arrive pas à dire LA Covid, je trouve ça acoustiquement défaillant). Bref, trêve de digression et revenons à ce confinement qui nous préoccupe.

Aujourd'hui je vais tenter de dresser le bilan rapide du confinement acte I et de noter les différences avec ce début d’acte II (tout en essayant de ne pas être égocentriquement nombriliste).

L’acte I fut pour moi une vraie bénédiction. Même si parfois la lassitude d’être contrainte à un espace limité c’est fait sentir, j’ai surtout pris cela comme l’opportunité de profiter pleinement des miens (et de m’abstenir de côtoyer les visages moralement agaçants et disgracieux de certains collègues… big up si certains me lisent!). C’est vrai, qui a l’opportunité de passer deux mois avec sa moitié et son enfant dans la vie de tous les jours qui file à mille à l’heure ? Les rentiers, les retraités et les gagnants euromilions. Personnellement je n’appartiens à aucune de ces trois catégories.
Bref, le premier confinement c’était comme une douce parenthèse dans la vie quotidienne. Je n’avais plus à me taper mes deux heures quotidiennes de trajet pour aller bosser, j’étais submergée par le boulot en télétravail mais c’était plutôt chouette et grisant de voir certaines propositions d’élèves. J’ai pu aussi regarder mon petit garçon grandir et progresser tous les jours. On avait nos rituels avec la ballade d’une heure à moins d’un kilomètre de la maison, on a pris le temps de faire des gâteaux au chocolat et des cakes au jambon et aux olives. Les réveils du matin étaient tout doux avec notre joli chaton qui venait dans notre lit pour faire des câlins, et mon ventre qui poussait tranquillement avec mon deuxième bébé qui grandissait au mieux. Il y a eu aussi de nombreuses discussions et des rires avec ma moitié, et la joie intérieure de se dire qu’on avait vraiment fait le bon choix d’être ensemble. Les appels visio à la famille rythmaient nos soirées et recréaient du lien avec ceux qu’on n’avait jamais le temps d’appeler avant. Et puis il y a eu le temps qui ne filait plus de la même façon et une sensation de revenir à l’essentiel. Voilà comment nous, nous avons eu la chance de vivre ce confinement acte I : des liens qui se resserrent et de la douceur, un rythme hors du quotidien et prendre conscience de la chance d’avoir notre jolie famille.

Mais voilà, à l’annonce du confinement acte II, j’ai tout de même senti ma gorge se serrer. Je ne remets pas en cause sa nécessité, mais cette fois-ci le côté irréel de la situation m’a heurtée davantage, voire même giflée. Lorsque le président a fait son allocution télévisée mercredi soir à 20h, j'ai eu l'impression d'être dans Deep Impact et un sentiment étrange m'a envahi. Comme si la réalité était trop irréelle pour que mon cerveau l'accepte.
Et puis, je ne sais trop pourquoi, cette fois-ci j’ai peur que tout soit moins doux, moins cotonneux et confortable pendant ce second confinement. La vie ne s'arrêtant que partiellement, la distorsion du temps, le silence et le vide du dehors ne seront pas là pour nous aider à accepter ce que l'entendement qualifierait d'incroyable. 
Alors, qu’est-ce qui a changé depuis le confinement acte I ? Pourquoi le redouter plus que le précédent ? 

Je ne suis plus enceinte puisque notre bébé est parmi nous depuis presque deux mois. Du coup, le confinement ne va pas trop changer nos vie car en ce moment, on n’a pas trop de vie sociale, toute énergie semblant quitter nos corps après 19h… non en fait en permanence ! Donc le côté bars qui ferment et restriction pour les réunions entre amis, ben nous, ça ne va pas trop nous manquer, ne nous livrant malheureusement plus à ces festives activités depuis deux mois. 
Mais l’aspect positif est que je vais pouvoir goûter aux joies de l’alcool confiné ! Je sens bien que les apéros visio vont être différents, certainement plus épiques. Mais bon, en même temps, lorsque tu es parent d’un enfant de deux ans et d’un bébé de 2 mois, un verre te fait l’effet d’une bouteille, et la fatigue qui est ton état permanent t'empêche d'apéroter jusqu'au bout de la nuit. Néanmoins c'est un léger mieux par rapport à notre quotidien.
Autre nouveauté, je vais aussi pouvoir manger saucisson, jambon cru et autres pâtés qui m’étaient interdit lors du premier confinement. J’ai donc bien peur d’enfler comme une boule contrairement à l'acte I (où je m'étais arrondi pour d'autres raisons), et de ne pas réussir à respecter mes objectifs de perte de poids post accouchement. Que diable, nous verrons bien!
L'aspect moins pratique cette fois, c'est qu'il y a deux fois plus d'enfants à gérer que lors du premier confinement. Et ces doux anges ont des rythmes de vie complémentaires. Et sachez que la complémentarité n'est pas toujours quelque chose de positif, surtout lorsque celle-ci consiste à couvrir les 24 heures d'une journée en se répartissant sur chacune d'elle les heures où ils sont éveillés. Lorsque le bébé s'endort enfin à 6 heures du matin, l'enfant se réveille et nos valises sous les yeux s'installent durablement.

Autre point, lors du premier confinement, j’étais en télétravail, un télétravail très prenant mais très stimulant intellectuellement. Cette fois, je suis en congé maternité. Je m’occupe donc essentiellement de mon tout petit bébé d’amour. Mais chaque activité quotidienne dépend de lui et de son bon vouloir. Par exemple, je me suis déjà interrompu 4 fois depuis le début de la rédaction de ce texte. Tout est un peu plus long. Alors du coup, mon emploi du temps compte, avec le confinement, un second facteur déterminant à son organisation. Et j'ai peur que la contrainte de l'enfermement nuise aux moments que je partage avec mon bébé comme les ballades qui sont restreintes. Mais d'un autre côté, il constitue une raison supplémentaire et déculpabilisante pour cocooner mon bébé. 

Enfin, lors du confinement acte I, comme je l'ai précisé ci-dessus, mon chéri était à la maison. C'était donc super d'être enfermé ensemble, et c'était un plus par rapport au quotidien. Cette fois-ci, pas de télétravail pour lui, du coup, je vais rester seule à la maison la journée. Donc rien de nouveau sous le soleil par rapport à la vie de tous les jours. Et donc, comme rien ne va changer dans l'organisation de notre quotidien, la fatigue va rester et le repos n'a toujours pas l'air de s'inviter au programme, ni pour chéri, ni pour moi.

Donc, si on fait le bilan pour les conditions de ce confinement acte II, je ne suis plus enceinte donc je vais pouvoir découvrir les apéro visio alcoolisés. A moi les joies du times up bourrée à distance pendant que les enfants font dodo. Finalement, du coup je vais avoir accès à une forme de socialisation plus importante puisque les enfants n'ont pas besoin d'être babysittés par papy et mamie pendant que je fais la fête. Personne n'a besoin de prendre le volant non plus. Donc contrairement au reste de la population (gens en age de faire la fête et sans enfants en bas âge), on est gagnant sur ce point!

Par contre, le risque va être l'accumulation des kilos entre l'alcool et le saucisson. Deuxième point, on a un bébé de plus donc plus de fatigue, et ça, le confinement ne va rien y changer. Et comme pipouchat numéro 1 va à la crèche cette fois et que je peux pas sortir avec pipouchat numéro 2, et bien je gagne du temps pour l'écriture!!!

Alors, j'avoue que je sens l'exercice encore un peu laborieux n'ayant pas écrit depuis plus de deux ans sur ce blog, mais justement je vais profiter du confinement pour regagner en aisance. J'espère en tout cas que vous prendrez plaisir à me lire, que mes anecdotes trouveront écho dans vos vies et que vous n'hésiterez pas à commenter afin qu'on discute ensemble de cette vie qui semble un peu nous échapper en ce moment.

Plus sérieusement, courage à tous pour ce nouveau confinement. Espérons qu'il nous rendra plus fort, qu'il fera reculer le virus, et qu'il nous préservera pendant un temps de la violence de ce monde qui semble connaitre un épouvantable regain ces derniers temps.

La bise les chouchous et donc, à demain.

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mardi 12 juin 2018

Parce que c'est toi.

Je voulais te faire un cadeau pour célébrer notre année d'amour officielle devant la loi. Alors j'ai pensé qu'une déclaration serait un présent idéal car il a beaucoup de valeur pour moi. En effet, moi qui suis victime du blocage de la page blanche depuis plus d'un an, c'est un geste très fort que de m'adresser à toi par écrit. Depuis 365 jours écoulés et davantage, aucune ligne n'est née au bout de mes doigts. Les mots semblent bloqués dans ma gorge, et parfois ne franchissent même pas la vaste nébuleuse de mes idées. Et aujourd'hui, si j'ai bien une muse, un déclencheur, ce ne peut-être que toi.
Alors, je vais me découvrir, me révéler à tous dans un texte qui t'est adressé, même si je pense que tu n'ignores rien de ce qui va suivre. Malgré tout, il est primordiale pour moi que je te dise à nouveau à quel point je t'aime, que je te dise à nouveau à quel point tu es un homme que j'admire, et à quel point tu es l'homme sans qui je ne saurais vivre à présent. Donc, à toi!

Toi qui a rendu ma vie si belle et si différente, qui m'a permis de retrouver de la consistance et de m'éloigner de mes vieux démons futiles. Toi qui sais tout de moi, sans exception, et qui m'as acceptée telle que je suis, et telle que j'étais quand nos routes se sont croisées. J'étais brisée, affaiblie, déboussolée et difficilement capable de justesse. L'autre avait laissé ses traces, ses humiliations et sa violence. Tu as su me redonner confiance en moi. En aucun cas tu n'as jugé mes colères, mes peurs, mes traumatismes et les réactions absurdes qui pouvaient en découler. Tu as toujours essayé de comprendre, d'ailleurs, tu as souvent compris.
Je t'ai testé pendant quelques temps, pour voir si tu allais me laisser, ou pire, perdre patience, comme l'autre, et me menacer.  Mais jamais tu n'as failli, ou ne m'as déçu. Tu as toujours été là, inflexible, me regardant dans les yeux et me faisant comprendre que non, j'aurais beau essayer de te décourager, tu avais compris mon petit jeu, et tu ne me lâcherais pas. Tu es mon roc, même si cela peu paraître légèrement cliché. Mais c'est exactement ce que je ressens et ce que tu représente pour moi. Une épaule, une oreille, un soutient indéfectible. Un jour quelqu'un a dit de toi que tu étais "un maitre en sa demeure". Il y a de ça. Un homme guidé par ses valeurs comme le respect, la gentillesse et une grande maturité. Tu m'as donné un enfant et je sais que tant que tu seras à nos côtés, rien, absolument rien de fâcheux ne pourra nous arriver. Et si malgré tout la malchance s'insinue dans nos vies, tu feras tout, absolument tout, pour nous préserver. Tu es un merveilleux papa et un mari incroyable.
Et puis, tu me fais rire, je ne m'ennuies jamais avec toi. Notre complicité est incroyable. On pense à la même chose au même moment assez souvent. Je te l'ai dit peu de temps après notre rencontre, tu es mon âme sœur. Tu es l'homme que j'avais imaginé aimer depuis toujours. Tu es une très belle personne, même si tu n'oublies pas d'être pénible aussi, de temps en temps. Mais nous dirons que cela donne du piquant à notre relation.

Alors voilà mon amour, pour nos un an d'union, je t'offre cette déclaration. Je t'aime, je t'aime, je t'aime, jusqu'à l'infini. Tu es la meilleure chose qui me soit jamais arrivée (même si bébé est arrivé depuis, mais sans toi et moi, il ne serait pas lui). Tu es mon meilleur ami, mon amant, mon confident que je n'ai jamais peur d'ennuyer, et tu sais lire en moi avec tant d'attention et de facilité, tu me connais si bien. Comme je te le dis souvent, que serait-il advenue de moi si je ne t'avais pas rencontré? Personne ne le sait, mais je crois que toi sans moi et vice versa, ça aurait été un beau gâchis! L'univers nous le devait non?
Et puis sache une chose, comme tu es mon soutient, tu sais que je suis le tien. Je serais toujours là pour toi mon ange, que se soit dans les moments difficiles ou juste pour te faire rire. Car tu sais, j'adore te faire rire, et puis, prendre soin de toi aussi. Fais-moi une promesse mon cœur, laisse toi faire, laisse moi ôter du poids de tes épaules. Tu veux tout contrôler, surtout ne rien laisser au hasard pour que notre bébé et moi nous sentions le mieux possible, mais donne-nous aussi l'opportunité de veiller sur toi.

Voilà, je crois que je t'ai tout dit. Je nous souhaite de poursuivre notre vie à deux au rythme effréné de tous nos projets. Voyages, maison, bébés, famille, que tout continue à se succéder avec autant de réussite que jusqu'à présent. Je t'aime.

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