lundi 12 mars 2012

Premier(s) Rendez-vous, le concept étrange du "date"

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Comme je l'ai déjà précisé, en ce moment ma vie se tient dans la triangulation étrange de la recherche d'emploi, d'un logement et éventuellement, de l'amour, du moins, calmons-nous, d'une relation naissante.
Alors voilà, bien que je sois durement concentré sur le fait de trouver un job, et que je ne pense qu'à ça, la vie décide parfois pour vous.
 
En effet, il y a peu, j'ai rencontré quelqu'un. Bon d'accord, on ne peut pas dire qu'il s'agisse, selon les critères de la rencontre parfaite, d'une rencontre parfaite, genre chevalier servant venant à votre secours, ou fendant la foule et vous disant en arrivant à vos côtés, qu'il ne voit que vous depuis des heures.
Non, moi j’ai juste croisé ce garçon dans un bar, et je vous l'accorde, ce n'est pas forcément follement romantique. Néanmoins, ce jeune homme m'a plutôt tapé dans l'œil. Grand, très charmant, intelligent et drôle, il ne ressemble en rien au stéréotype du gars de bar, qui lui est en général, alcoolisé, relou et sautant sur tout ce qui bouge, ce qui vous permet, grâce à lui, de vous rendre compte, que vous êtes loin d'être unique puisqu'il affectionne tout ce qui a un vagin, et papillonne dans la foule au rythme endiablé des râteaux successifs!
Enfin bref, revenons à nos moutons (sans mauvais jeu de mots, certains comprendrons). Nous voilà donc, avec ce jeune homme que nous nommerons "gentil garçon" (au sens élogieux du terme), prenant un verre, puis deux, et puis, nous commençons à flirter mais il est déjà 6 heures du mat. Nous échangeons donc nos numéros de téléphone et chacun rentre chez soi. Trop excitée par la rencontre, je ne peux fermer l'œil et pense déjà à notre prochain rendez-vous. Mais, comme je vous l'ai déjà précisé, chers lecteurs, j'ai 27 ans et plus 15, du coup, même si je me projette dans ce futur rendez-vous avec un sourire niais aux lèvres, cette fois-ci, je veux prendre mon temps. A 27 ans, on est un peu plus désillusionnée qu'à 15, et des méchants garçons mal intentionnés, on en a croisé un certain nombre!
 
Dans les jours qui suivent, un petit échange de textos se mets en place entre le gentil garçon et moi-même. Et nous finissons par convenir d’une date pour aller boire un verre.
Le jour du verre arrive, et là, je me transforme en fille complètement irrationnelle à la recherche de la tenue idéale et angoissant à mort, la boule au ventre, tellement énorme cette boule, qu'il n'y a même pas de place pour les papillons dans l'estomac qui vont normalement avec.
Je veux prendre mon temps, et je n'ai jamais fait ça avant. Je veux être, jolie, intelligente, drôle et épousable (même si nous n'en sommes pas là !) aux yeux de ce garçon. Pression!
Mais en voulant prendre mon temps, je ne m'étais pas douter que notre toute jeune non-relation allait déboucher sur une série de "date" (à prononcer avec l'accent américain).
 
Mais qu'est-ce que le "date" mesdemoiselles? Voilà notre pire cauchemar en provenance directe d’outre-Atlantique!
 
Le système du rendez-vous n'est déjà pas simple car il génère, chez nous toutes un certain stress, une nervosité plus que palpable, même chez les moins romantiques d’entre nous. Qu’allons-nous porter ce soir là pour briller de mille feux sans avoir l’air vulgaire? Quelle attitude adopter pour ne pas avoir l'air trop facile sans avoir l'air frigide? Comment envisager la première prise de contact, bise ou baiser ? (Cette question tortueuse ne se pose que s’il y a déjà eu flirt au préalable et que votre état, et le sien, ne pouvaient pas vraiment être associés, au moment du dit flirt, à un état sain et à jeun) Comment allons-nous réussir à ne pas rire niaisement à chacune de ses blagues, surtout les plus pourries ?
 
Le « date », venu d’outre-Atlantique, ce rendez-vous que nous pourrions qualifier de rendez-vous test, pourrait presque s’apparenter à un entretien d’embauche.
Le rendez-vous classique, rencontre entre un aspirant et une aspirante, n’inclut pas forcément une suite, mais en général, il se déroule entre deux personnes qui se connaissent au préalable et où, l’une des deux parties invite l’autre « à prendre un verre ». En général, lors du rendez-vous on peut donc parler d’une affinité partagée antérieure conduisant « presque », et j’insiste sur le presque, à une inévitable suite.
En ce qui concerne le « date », les choses sont bien différentes. Les deux parties ne se sont vu qu’une fois, grand maximum, et voire, parfois, ne se sont jamais rencontrées. L’invitation au verre a été lancé lors de cette unique rencontre, ou arranger pas une ou plusieurs personnes qui connaissent les deux parties, ou encore à lieu suite à une rencontre internet. Le « date » ne comprend aucune pérennité, ni aucun engagement, ni aucune démonstration sentimentale. C’est juste un premier contact sans promesse, ne régissant pas les participants au savoir vivre, tous les coups sont permis ! Lors du « date », les deux parties se jaugent et les conduites mufles sont souvent de mise. On entend par là que le « date » peut déboucher sur une coucherie du premier soir n’engageant que ce premier soir, comme l’amorce d’un jeu sexuel entre deux partenaires adultes consentants. Il peut n’engager qu’une seule utilisation. S’il y a plusieurs confrontations, cela ne garanti en rien la relation sérieuse, cela établi au mieux, un statut de plan cul ou PC.
 
Voici donc, selon moi, la définition de la différence entre le « rendez-vous » et le « date ». Me voilà donc ultra nerveuse, perdue dans la jungle des règles de l’amour et du sexe version 2012. Me voilà comme une adolescente de 15 ans ayant conscience qu’elle n’a plus 15 ans et malgré ça, tout reste aussi compliqué qu’à cet âge rebelle.
 
 
Epilogue :
 
A l’époque où les sentiments ne sont plus à la mode, il était quasi certain que cette non-relation avec ce gentil garçon était vouée à l’échec. Nous n’avons jamais franchi le cap qui fait basculer la série de « dates » vers une relation sérieuse. Moi qui voulais prendre mon temps ayant eu une douce impression au contact de ce garçon, je n’ai pas été déçue. Nous avons été doucement, et même à reculons. Mais, malgré le fait que cette histoire fut fatigante, compliquée, longue et totalement inaboutie, rendons à César ce qui est à César. Ce gentil garçon à fait preuve d’un grand respect à mon égard (euh, trop d’respect tu le respect, nan ?), ce qui, venant d’un membre de la gente masculine d’aujourd’hui, est à souligner (on ne va pas aller jusqu’à l’applaudir tout de même !).
 
En bref, luttons contre le « date » ! Ne donnons pas à nos sentiments des hamburgers gras, lourds et manquants cruellement de finesse. Nous sommes le pays de la baguette et de l’amour. Je vous en pris jeunes gens et moins jeunes gens, restons simple et ne nous engluons pas dans notre peur de l’attachement.
Pourquoi serions-nous si nombreux sur terre si nous étions voués à rester seuls ? Passer de non-relations en non-relation, c’est être seul. Et si c’est être seul qui vous convient, faites les choses bien, avec respect, soyez clairs et ne faites pas vainement espérer.
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