mercredi 15 octobre 2014

Où vont les rêves?



J’ai eu des rêves, ils furent nombreux. Je les ai chéris, je les ai espérés, je les ai projetés, et j'ai souhaité avec ardeur qu’ils se réalisent.
J’ai rêvé pour moi, j’ai rêvé pour mon futur, j’ai rêvé ma vie, mais c’était il y a longtemps.
Je voyais ma vie incroyable, je désirais des voyages, des rencontres, des réalisations personnelles, de l’effervescence et des paillettes multicolores. Et puis, les années passent et rien de tout cela ne c’est produit. Alors, comme si c’était inhérent à mon âge grandissant, j’ai arrêté de rêver. Je me suis dit que ce n’était pas pour moi, que j’avais trop raté de choses et que les rêves étaient fait pour les ambitieux. Et regardez moi aujourd’hui, je suis médiocre, je ne mérite pas d’être un rêveur. Je suis vieux, seul, aigri et malade.

Mais que s’est-il passé, où sont-ils allé ? A quel moment je les ai laissés fuir et m’échapper ? Ai-je toujours été lâche ? Car il faut du courage pour rêver et mettre en sourdine la voix des autres, de ceux qui pensent que rêver c’est perdre du temps, que rêver est nocif, que rêver c’est être puéril et immature, loin de la réalité, de la vie des grands.
Car si c’est moi qui leur ai donné naissance au creux de mon imagination, de mon esprit jeune, déterminé et optimiste, je crois aussi que c’est moi qui ai tués mes rêves. Voilà où ils sont. Ils sont morts et leur souvenir flotte doucement sur mes échecs.
Il y a de la poussière de rêves désabusés sur ma paresse, mes opportunités ratées, sur mon égoïsme, sur mes tromperies, mon divorce et le désintérêt que j’ai eu pour mes enfants.
Mes rêves sont morts, et c’est ma faute car j’ai perdu l’enfant idéaliste que j’étais en cours de route, pour faire place à l’adulte insignifiant, complètement intégré dans notre triste société aux rêves biaisés de célébrité, d’individualisme et de pauvres richesse matérielles. Je me suis laissé faire. J’ai longtemps accusé les autres de m’avoir volé mes espoirs, mais en réalité, je suis le seul coupable.

Alors, si toi tu rêves encore, ne fait pas la même erreur que moi. Saches qu’il n’y a pas de date de péremptions sur nos espérances, et que de se tourner vers ses rêves d’enfant joueur, d’adolescent indigné, de jeune adulte avide de découverte, d’homme accompli ou de vieillard paisible, est le meilleur moyen de se sentir vivant et de remettre avec vigueur notre vie sur les rails. Et on sait qu’il n’est jamais trop tard pour remettre sa vie sur ses rails, parce qu’évidemment on en a qu’une.

Moi, j’ai raté mon tour, je meurs, seul avec les fantômes de mes rêves. Mais toi, tu es encore vivant alors, ne cesse pas de rêver, réveille toi et aspire !

 
Texte écrit pour un concours littéraire.




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mardi 7 octobre 2014

ça aurait pu être la fin...

Vendredi, une belle journée d'octobre.
Le soleil brille et il fait bon.
Je roule heureuse vers la ville sur cette route qui sent les vacances et la garrigue.
J'ai rendez-vous, je suis dans les temps.
Je ne suis pas pressée, je prends le temps de vivre.
La musique à la radio m'ennivre.
Euphorique, je roule un tout petit peu plus vite que d'habitude.
Euphorique, je fais moins attention que d'habitude.
Et puis, il y a cette courbe, près de la maison carrée que j'adore.
Et puis il y cet utilitaire qui apparait à la fin de la courbe.
Je sors de ma rêverie instantanément. Il roule vite, j'ai peur.
Je frêne de toutes mes forces en essayant de me coller le plus au bord de la route qu'il m'est possible.
Sinon, il va me rentrer dedans c'est sûr.
La roue se prend dans le bord de la route.
La voiture échappe à mon contrôle et part dans tous les sens.
J'essaye de redresser. C'est trop tard, il roule trop vite.
Je me dis que c'est la fin. Que je vais mourir. Putain c'est pas ce que j'avais prévu aujourd'hui.

Je reprends mes esprit. Ma tête tourne.
J'ai l'impression de sortir d'un moment blanc.
Tout bouge, la radio hurle.
Je n'arrive pas à sortir de la voiture.
J'essaye la portière passager, ça ne marche pas.
A travers le pare brise, je vois le camion sur le toit. Ces roues sont arrachées.
Je vois qu'il est en vie, il sort du camion, puis il y retourne.
Il y a quelqu'un d'autre dans le camion? ça y est, j'ai tué quelqu'un.
Pourquoi la portière ne s'ouvre pas!
Je la dévérouille et je me retrouve enfin le dehors.
Le sol est mouillé. La voiture s'est répandu sur le bitume.
La route est jonchée de débris mélangés de voiture et de camion.
Plastique, verre, rétroviseurs en miettes.
Je cris.
Il y a quelqu'un d'autre dans le camion?
Vous allez bien?
Vous allez bien?
Il va bien, il n'y a personne dans le camion.
Je tombe à genoux sur la route, dans les éclats de verre.
Je pleure.
Je me rends compte que je saigne du nez.
Il me rejoint et me relève.
On tient tout les deux sur nos jambes.
Ouf!
Je me retourne.
La voiture n'est plus qu'une moitié de voiture, en équilibre entre le fossé et la route, adossée à la colline. La roue avant conducteur est au niveau de la portière passager arrière. Le dedans de la carrosserie et de sa structure est devenu le dehors. Elle semble comme ouverte en deux.


J'ai bien cru que c'était la fin!


Je voudrais dire à mes parents, à l'homme qui partage ma vie, à mes amis que je les aime.
Un étoile a brillé au dessus de moi ce jour-là.
La vie est un cadeau, ne l'oublions pas.
Je vous aime.

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