vendredi 30 octobre 2020

Confinement acte II, jour 1 : état des lieux.

Bonjour à tous. Comment allez-vous depuis plus de deux ans?

Dis donc dis donc, il s'en est passé des choses... ben oui, il y a eu nos vies personnelles qui avancent et l'année 2020 depuis la dernière fois que vous m'avez lu.

Et oui, il faudrait vivre dans une grotte en pleine forêt ou sous la mer pour ignorer ce qui se passe en ce moment.

Petit récap pour les ermites munis d'une connexion internet qui serait branchée uniquement sur mon blog, nous le savons depuis mercredi, on reconfine et ce depuis ce matin minuit.

Alors, en ces temps extraordinaires, j’ai décidé de tenir un journal de bord afin de rendre plus réel cette folie qui ne me semblait seulement plausible, jadis, uniquement dans les blockbusters catastrophes type 2012 ou Le jour d’après
C’est drôle comme le cinéma a joué à nous faire peur en mettant en scène du lointainement vraisemblable, et voilà que cela se produit, en vrai, une épidémie. Nous ne sommes pas encore dans World War Z mais tout du moins le covid sait se défendre en matière d’anxiogénéïté (PS : je n’arrive pas à dire LA Covid, je trouve ça acoustiquement défaillant). Bref, trêve de digression et revenons à ce confinement qui nous préoccupe.

Aujourd'hui je vais tenter de dresser le bilan rapide du confinement acte I et de noter les différences avec ce début d’acte II (tout en essayant de ne pas être égocentriquement nombriliste).

L’acte I fut pour moi une vraie bénédiction. Même si parfois la lassitude d’être contrainte à un espace limité c’est fait sentir, j’ai surtout pris cela comme l’opportunité de profiter pleinement des miens (et de m’abstenir de côtoyer les visages moralement agaçants et disgracieux de certains collègues… big up si certains me lisent!). C’est vrai, qui a l’opportunité de passer deux mois avec sa moitié et son enfant dans la vie de tous les jours qui file à mille à l’heure ? Les rentiers, les retraités et les gagnants euromilions. Personnellement je n’appartiens à aucune de ces trois catégories.
Bref, le premier confinement c’était comme une douce parenthèse dans la vie quotidienne. Je n’avais plus à me taper mes deux heures quotidiennes de trajet pour aller bosser, j’étais submergée par le boulot en télétravail mais c’était plutôt chouette et grisant de voir certaines propositions d’élèves. J’ai pu aussi regarder mon petit garçon grandir et progresser tous les jours. On avait nos rituels avec la ballade d’une heure à moins d’un kilomètre de la maison, on a pris le temps de faire des gâteaux au chocolat et des cakes au jambon et aux olives. Les réveils du matin étaient tout doux avec notre joli chaton qui venait dans notre lit pour faire des câlins, et mon ventre qui poussait tranquillement avec mon deuxième bébé qui grandissait au mieux. Il y a eu aussi de nombreuses discussions et des rires avec ma moitié, et la joie intérieure de se dire qu’on avait vraiment fait le bon choix d’être ensemble. Les appels visio à la famille rythmaient nos soirées et recréaient du lien avec ceux qu’on n’avait jamais le temps d’appeler avant. Et puis il y a eu le temps qui ne filait plus de la même façon et une sensation de revenir à l’essentiel. Voilà comment nous, nous avons eu la chance de vivre ce confinement acte I : des liens qui se resserrent et de la douceur, un rythme hors du quotidien et prendre conscience de la chance d’avoir notre jolie famille.

Mais voilà, à l’annonce du confinement acte II, j’ai tout de même senti ma gorge se serrer. Je ne remets pas en cause sa nécessité, mais cette fois-ci le côté irréel de la situation m’a heurtée davantage, voire même giflée. Lorsque le président a fait son allocution télévisée mercredi soir à 20h, j'ai eu l'impression d'être dans Deep Impact et un sentiment étrange m'a envahi. Comme si la réalité était trop irréelle pour que mon cerveau l'accepte.
Et puis, je ne sais trop pourquoi, cette fois-ci j’ai peur que tout soit moins doux, moins cotonneux et confortable pendant ce second confinement. La vie ne s'arrêtant que partiellement, la distorsion du temps, le silence et le vide du dehors ne seront pas là pour nous aider à accepter ce que l'entendement qualifierait d'incroyable. 
Alors, qu’est-ce qui a changé depuis le confinement acte I ? Pourquoi le redouter plus que le précédent ? 

Je ne suis plus enceinte puisque notre bébé est parmi nous depuis presque deux mois. Du coup, le confinement ne va pas trop changer nos vie car en ce moment, on n’a pas trop de vie sociale, toute énergie semblant quitter nos corps après 19h… non en fait en permanence ! Donc le côté bars qui ferment et restriction pour les réunions entre amis, ben nous, ça ne va pas trop nous manquer, ne nous livrant malheureusement plus à ces festives activités depuis deux mois. 
Mais l’aspect positif est que je vais pouvoir goûter aux joies de l’alcool confiné ! Je sens bien que les apéros visio vont être différents, certainement plus épiques. Mais bon, en même temps, lorsque tu es parent d’un enfant de deux ans et d’un bébé de 2 mois, un verre te fait l’effet d’une bouteille, et la fatigue qui est ton état permanent t'empêche d'apéroter jusqu'au bout de la nuit. Néanmoins c'est un léger mieux par rapport à notre quotidien.
Autre nouveauté, je vais aussi pouvoir manger saucisson, jambon cru et autres pâtés qui m’étaient interdit lors du premier confinement. J’ai donc bien peur d’enfler comme une boule contrairement à l'acte I (où je m'étais arrondi pour d'autres raisons), et de ne pas réussir à respecter mes objectifs de perte de poids post accouchement. Que diable, nous verrons bien!
L'aspect moins pratique cette fois, c'est qu'il y a deux fois plus d'enfants à gérer que lors du premier confinement. Et ces doux anges ont des rythmes de vie complémentaires. Et sachez que la complémentarité n'est pas toujours quelque chose de positif, surtout lorsque celle-ci consiste à couvrir les 24 heures d'une journée en se répartissant sur chacune d'elle les heures où ils sont éveillés. Lorsque le bébé s'endort enfin à 6 heures du matin, l'enfant se réveille et nos valises sous les yeux s'installent durablement.

Autre point, lors du premier confinement, j’étais en télétravail, un télétravail très prenant mais très stimulant intellectuellement. Cette fois, je suis en congé maternité. Je m’occupe donc essentiellement de mon tout petit bébé d’amour. Mais chaque activité quotidienne dépend de lui et de son bon vouloir. Par exemple, je me suis déjà interrompu 4 fois depuis le début de la rédaction de ce texte. Tout est un peu plus long. Alors du coup, mon emploi du temps compte, avec le confinement, un second facteur déterminant à son organisation. Et j'ai peur que la contrainte de l'enfermement nuise aux moments que je partage avec mon bébé comme les ballades qui sont restreintes. Mais d'un autre côté, il constitue une raison supplémentaire et déculpabilisante pour cocooner mon bébé. 

Enfin, lors du confinement acte I, comme je l'ai précisé ci-dessus, mon chéri était à la maison. C'était donc super d'être enfermé ensemble, et c'était un plus par rapport au quotidien. Cette fois-ci, pas de télétravail pour lui, du coup, je vais rester seule à la maison la journée. Donc rien de nouveau sous le soleil par rapport à la vie de tous les jours. Et donc, comme rien ne va changer dans l'organisation de notre quotidien, la fatigue va rester et le repos n'a toujours pas l'air de s'inviter au programme, ni pour chéri, ni pour moi.

Donc, si on fait le bilan pour les conditions de ce confinement acte II, je ne suis plus enceinte donc je vais pouvoir découvrir les apéro visio alcoolisés. A moi les joies du times up bourrée à distance pendant que les enfants font dodo. Finalement, du coup je vais avoir accès à une forme de socialisation plus importante puisque les enfants n'ont pas besoin d'être babysittés par papy et mamie pendant que je fais la fête. Personne n'a besoin de prendre le volant non plus. Donc contrairement au reste de la population (gens en age de faire la fête et sans enfants en bas âge), on est gagnant sur ce point!

Par contre, le risque va être l'accumulation des kilos entre l'alcool et le saucisson. Deuxième point, on a un bébé de plus donc plus de fatigue, et ça, le confinement ne va rien y changer. Et comme pipouchat numéro 1 va à la crèche cette fois et que je peux pas sortir avec pipouchat numéro 2, et bien je gagne du temps pour l'écriture!!!

Alors, j'avoue que je sens l'exercice encore un peu laborieux n'ayant pas écrit depuis plus de deux ans sur ce blog, mais justement je vais profiter du confinement pour regagner en aisance. J'espère en tout cas que vous prendrez plaisir à me lire, que mes anecdotes trouveront écho dans vos vies et que vous n'hésiterez pas à commenter afin qu'on discute ensemble de cette vie qui semble un peu nous échapper en ce moment.

Plus sérieusement, courage à tous pour ce nouveau confinement. Espérons qu'il nous rendra plus fort, qu'il fera reculer le virus, et qu'il nous préservera pendant un temps de la violence de ce monde qui semble connaitre un épouvantable regain ces derniers temps.

La bise les chouchous et donc, à demain.

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