mercredi 30 mars 2016

Fugacité



Ce sont des moments frêles qui passent vite, des moments qui vous sortent de vous pour vous rendre vivant. 

Il y a la tête qui tourne, les papillons dans l’estomac, l’excitation.

Qu’il s’agisse d’un baiser ou d’un moment inhabituel qui vous dépassent, d’une folie qui nous sort du quotidien, ce que l’on cherche tous c’est d’aller au-delà de nos limites, pour vivre, tout simplement.
Une intense légèreté qui vous parcoure d’un frisson guérisseur, voilà ce que l’on veut tous. Dire qu’on s’en fout, que rien ne compte à part le tremblement de se sentir vivant. Transgresser les règles, transgresser nos propres règles, se moquer de tout et du reste, juste vivre.
On devient ces moments fous le temps qu’ils durent, et après ?

Après…on en veut encore et encore plus pour alimenter notre corps et notre âme de leur adrénaline. Et puis, on tente avec plaisir de les reconstituer pour en extraire la quintessence de ce qu’il en reste. On se raccroche aux détails, on se dit que l’on s’est tellement fait emporter par le tourbillon de l’instant, que les souvenirs visuels ne sont pas nombreux. Mais que reste-t-il alors ? Il reste les autres sens et les autres sensations. Le bruit d’une voix et d’une phrase qui résonne encore et encore. La mémoire du corps, de ce qu’il a éprouvé, la joie, l’excitation, l’envie, le désir, une douce spirale virevoltante, le peau contre peau. L’odorat qui se souvient d’une senteur de garrigue, de l’odeur de l’autre, de la fragrance de l’alcool ou de mets délicieux. Le gout, un des sens les plus charnels, il se rappelle de tout.

Alors, on essaye de recomposer une image éclatée pour en faire un souvenir à part entière, un souvenir qu’on a choisit, un souvenir sans histoire ni déroulé chronologique. C’est un souvenir sensorielle qui nous envahie d’un intense frisson dans tout le corps à chaque fois qu’on y pense. « Alors j’ai fait ça ? oui je l’ai fait, c’était bon ! »
On a un nœud dans l’estomac, mais comme un papillon, un fourmillement qui s’installe, les muscles qui se contractent, et on a hâte que ça recommence…se sentir vivant !

© Paysage..., Mhelaniee, 2015

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lundi 21 mars 2016

Nous aurions pu.

Nous aurions pu aller voir la mer, le soleil qui y finit sa course, nous serrant l'un contre l'autre, en nous murmurant "Que c'est beau!".
Nous aurions pu grimper sur une falaise, nous extasiant de la poésie du monde à nos pieds, criant notre euphorie face au vent.
Nous aurions pu aller faire un tour de grande roue, manger une gaufre, rire comme des gamins et s'essuyer le sucre glace au coin de la bouche, avant de nous donner un baiser langoureux.
Nous aurions pu prendre la voiture pour aller en ville, et puis finalement, au dernier moment, bifurquer sur l'autoroute jusqu'à Barcelone, rouler toute la nuit, et arriver au petit matin à MontJuïc pour contempler la ville qui se réveille.
Nous aurions pu nous retrouver chez toi, nous étreindre toute la nuit, dans toutes les pièces, ne nous arrêtant que pour parler de la vie, nous raconter nos rêves et nos espoirs.
Nous aurions pu aller diner, quitter la table après l'entrée, trop presser de nous étreindre dans l'embrasure d'une porte, nous laissant envahir par la délicatesse du printemps.
Nous aurions pu partir en weekend dans une ville inconnue, nous baladant main dans la main, nous laissant guider par nos pas, les yeux écarquillés, avide de découverte, goutant toutes les spécialités locales.
Nous aurions pu aller à un concert, chanter à tue tête, danser, sortir un briquet, nous embrasser, et rire, toujours rire.
Nous aurions pu partir à l'aventure à l'autre bout du monde, sentir le soleil sur notre peau, la chaleur de l'eau, et nous faire maintes promesses rien qu'en nous regardant, les yeux dans les yeux.
Nous aurions pu savourer une soirée devant un bon film, sous un plaid et profiter de cette proximité  pour que les choses dégénèrent dans un corps à corps sensuel.
Nous aurions pu boire jusqu'à l'ivresse, avoir la tête qui tourne, le sens de l'équilibre troublé, rire aux éclats en essayant de marcher, et se moquer du monde autour de nous, seuls dans notre bulle. 
Nous aurions pu parler à battons rompu de choses sans importance, avoir des débats stériles, ne pas être d'accord, nous engueuler et finir par nous marrer.
Nous aurions pu faire l'amour, partout, tout le temps, sans horaire fixe, sans lieu déterminé.

Nous aurions pu aller à une fête de village et danser au bal jusqu'à la fin de la fête, on aurait bu de la bière, tu m'aurais fait tournoyé, j'aurais aimé l'instant, et je t'aurais peut-être aimé toi...

Tout ceci n'arrivera pas, pas avec toi en tout cas.
Alors, j'avais promis, pas de larmes. J'ai failli.
Toi aussi tes opportunités t'ont emmené ailleurs.
Moi je reste là. Je me dis qu'il faut que j'arrête d'avoir un cœur d’artichaut, ou de rencontrer des garçons biens avec un timing si peu coopératif.
Il faut que je ne pense qu'à moi, que j'oublie la rencontre, la vie avec quelqu'un.
Je n'ai plus la force d'espérer, et puis plus rien.
Ce n'est la faute de personne, ni la tienne, ni la mienne. J'attends juste de savoir ce que le destin me réserve...il doit avoir un plan pour moi aussi, non?

Alors je suis là, je continue à me débattre avec force, je ne lâcherai rien... et j'espère que mon tour finira par arriver.
Je vais travailler avec acharnement. Je vais l'avoir ma belle vie, il n'y a pas d'autre possibilité!

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dimanche 13 mars 2016

En attendant le soleil levant...

Il est parti depuis quelques jours maintenant, et fait inattendu, il me manque! Qui l'aurait cru, pas moi en tout cas. Je pensais que c'était bien qu'il s'en aille quelques jours après que les choses se soient enflammées entre nous. Je pensais que comme ça je prendrais le temps de prendre mon temps, que je pourrais me concentrer sur le reste de ma vie, sur mes objectifs qui se rapprochent de plus en plus. Je me suis dit que ça m'aiderait à compartimenter mon esprit, que j'allais enfin apprendre à m'organiser, à moins m'emballer.



Et bien, dans un sens, j'y suis arrivée. J'étais terrorisée à l'idée de me plonger dans de mélancoliques pensées ressassant nos moments, dans l'inlassable relecture de nos échanges, dans la projection de ce que lui et moi pourrions devenir, et bien, j'ai effleurée ces états mais n'y ai pas plongé. J'ai réussi à ne pas faire de lui mon centre mais mon très agréable à côté, cet à côté qui me fait sourire, qui est comme un rayon de soleil, chaud et doux sur mon visage à travers la vitre quand il fait froid dehors. Il est une douce présence à laquelle je me surprends à penser plus que je ne le souhaiterais, plus que je ne le devrais, mais avec beaucoup de légèreté, ne sachant pas où je vais. Il me manque mais pas dans la douleur, plutôt dans le doux désir de le retrouver pour reprendre les choses là où nous nous sommes arrêter, n'avançant surtout pas sans lui.

Certains diront que je réfléchis trop, que je devrais me laisser aller à l'affection et aux prémices d'un attachement, de manière naturelle et spontanée. Impossible pour moi. Pourtant j'étais comme ça avant. Mon leitmotive était "advienne que pourra" ou le stéréotypique "mieux vaut vivre de remords que de regrets". Et bien maintenant je suis plutôt régit par "prudence est mère de sureté"...ça craint non? où est donc passé mon côté volcanique et brulant, voire tête brulée? Est-ce la vie qui vous abime et vous laisse d'affreuses séquelles? Peut-on revenir en arrière, fuir ses blessures et revenir à soi? Mais dans le même temps, n'est-on pas censé apprendre de ses erreurs? Encore faudrait-il être sûre de ce qu'il faut en retenir! 



Et puis, il n'écrit plus depuis quelques jours. A-t-il changé d'avis? est-il trop occupé? Peut-on être trop occupé au point de ne pas envoyer un texto, un mail? Si on n'envoie rien, n'est-ce pas parce qu'on ne veut rien envoyer? J'ai décidé de raisonner de façon binaire, sans chercher le pourquoi du comment dans un monceau d'hypothèses fumeuses. Maintenant c'est il a envie ou pas envie, c'est possible ou impossible, je l'aime bien ou je ne l'aime pas du tout, il est normal ou taré. Avant ça aurait été, il a peut-être perdu son téléphone, mais peut-être que s'il fait ça c'est à cause de traumatismes antérieurs, je devrais lui laisser le bénéfice du doute... Non, maintenant je ne trouve plus d'excuses à personne, tu es gentil et respectueux ou tu ne l'es pas. Je tranche dans le vif, je ne me perds plus en de moult hésitations qui à part nourrir mes questionnements intérieurs d'angoisses, de perte de sang froid, et d'extrapolations, ne me mènent à rien. 
Alors, j'essaye d'attendre sans me morfondre, dans le calme, parce que je n'ai pas le temps pour être fragile de toute façon. Surtout ni l'envie de douter, ni la force d'avoir mal. Je m'évade ailleurs et autrement, je ne dialogue plus avec des substituts, je lis, je mate des films et je vois les gens, les autres, mes amis fidèles qui me font rire, qui ne me jugent pas, qui me comprennent ou pas, mais qui sont là. Je ris, je sors, je bois, je danse... Le reste, je le jette loin de moi et pour toujours. Je n'accorderais plus une pensée, plus une ligne, plus un mot à ceux qui n'en valent pas la peine. A ceux qui me font mal sciemment, je tire la langue. Je me dis que je ne vaux pas rien même si certain le pense, je m'en contre fou. Je mérite amour et respect, comme chacun le mérite, même les tordus, sauf les méchants.

Je voudrais une fin heureuse, de jolies retrouvailles, peut-être un "tu m'as manqué" de sa part. Je voudrais qu'il m'appelle à peine le pied posé en France, qu'il m'invite à diner, qu'il me raconte son voyage, qu'il diffuse sa bonne humeur et son sourire, qu'il éclaire mon visage. Je voudrais encore de la simplicité, je voudrais qu'il me rassure comme il sait si bien le faire, sans s'en douter. Mais je ne veux pas trop y penser non plus, j'ai trop peur d'être déçue, encore. Alors je vais attendre que le soleil se lève, qu'il revienne du pays du soleil levant, enthousiaste et présent. Et promis, si ce n'est pas lui, s'il s'en moque finalement, aucune de mes larmes ne coulera. Je refuse d'être triste pour qui que se soit. Mon cœur restera passionné, entier, pour l'art, pour la vie, pour mon esprit et sa nourriture, mais pour l'instant prudent avec les garçons. J'ai encore besoin de temps avant de foncer tête baissée dans une histoire mon petit cœur brisé sous le bras... à moins qu'il est des pouvoirs magiques de guérison, qui sait?

En tout cas, il vient d'écrire... plutôt bon signe le texto made in China!


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mardi 1 mars 2016

Rien de nouveau sous le soleil?

Comme une envie de hurler, mais rien ne sort. Putain d’inaction chronique, putain de paralysie du faire, de la mise en route. Je suis là, assise sur mon lit, je pense à toi, et puis à lui et vaguement aux autres. Ils ne sont que des distractions en t'attendant, toi qui ne reviendras jamais. Parti ailleurs, vers une vie à laquelle tu accordes l'entièreté de ton esprit, sans distraction, porté par ton incroyable intelligence. Et tu as raison.

Et moi? Et bien moi, j'attends, juste posée là, incapable de me concentrer, luttant pour ne pas sombrer...encore! Si j'étais moins impatiente, tout serait plus simple. Putains d'exigences.
Et puis finalement, est-ce toi le problème? C'est plutôt moi en fait, moi et ce que je fais de tout ça, moi et ma peur de l'échec que je transforme en crise d'adolescence. J'écoute #Fauve, je me dis que la vie est profonde, que le monde part en couille, qu'il faut que je résiste par tous les moyens, que le monde s'auto-complique. Tu me demanderais d'ailleurs de préciser mes termes. Et ma sensibilité à fleur de peau se repait de tout ça, me plongeant dans une douce, sombre et mélancolique inaction.
Je suis une faille qui ne croit pas à ce qu'elle est et fait tout pour être ce qu'elle ressent être...mais n'est pas. Je voudrais être une version simplifiée de moi-même, une chose qui avance, qui se focalise, qui omet les détails et le reste, qui ne pense plus ni à toi, ni à lui, et ne s'amuse plus des autres, qui se rappelle son objectif. Ma gorge se sert, je suis loin de moi, loin de toi et pour toujours. 

Mais alors, rien n'a changé?

Non, tout à changé. Je me réveille c'est tout. Je suis en colère, contre moi d'abord, contre l'autre, un peu contre les autres avec lesquels je joue... et un peu contre toi. Même si tu m'as rendu à nouveau vivante en très peu de temps, une parenthèse temporelle d'une richesse incroyable, une distorsion qui m'a fait tournoyer. Je voudrais que tous me voient comme tu m'as vu, comme tu m'as dit que tu me voyais. Avec toi je me suis sentie particulière, belle, désirable, désirée, sulfureuse, douce, coquine, intelligente, drôle et un peu chiante et inquiète, comme toujours.
Avec toi j'ai eu le souffle coupé, et en même temps j'ai réussi à respirer à plein poumons, à nouveau. Avec toi, j'ai chantonné sans m'en rendre compte. Avec toi, je me suis dit que finalement la vie était belle.


Voilà, c'est ça qu'il faut que je retienne surtout. Je reprends vie grâce à toi, pas avec toi, mais ça vaut mieux. Le timing c'est important, et nous n'y étions pas! De toute façon, avec toi, j'aurais été incapable de légèreté, et j'ai des objectifs qui me contraignent à éviter toutes passions dévorantes.
Alors, merci à toi, au revoir à l'autre, et merci à lui qui est si gentil et patient, et qui m'apprend à l'être malgré moi. Il va bien s'occuper de moi, au moins pendant un temps, on verra bien où ça nous emmènera. Il me fait du bien, il me fait rire, il me donne envie d'être sensuelle, brillante et rigolote. Il est très beau.

Si un jour tu reviens, fais ça de façon spectaculaire, ne me laisse pas le choix. En attendant, au revoir, sinon, bonne route. Je vais tenter de revenir à ma vie, à un égoïsme positif qui me conservera jusqu'à la fin de ma reconstruction. Je suis si impatiente, comme toujours, incapable de me laisser aller dans la vie avec une simple délectation, sans folie, sans l'exubérance et l'avidité de sensations fortes qui me caractérisent.

Il nous a dit de nous mobiliser sans stress, si j'essayais?

Bien à toi, bien à lui, bien à moi...


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