vendredi 27 novembre 2020

Confinement acte II, jour 29: Pourquoi la vie?

Notre cher président s'est exprimé mardi soir, le déconfinement est lancé. Bon j'ai toujours pas compris si la limite des 20 kilomètres sera levée pour Noël, mais fichtre, dorénavant on a le droit d'élargir nos horizons à 20 magnifiques kilomètres et d'aller à la bibliothèque. Et ça, juste avant mon anniversaire... Merci Manu pour le cadeau mais t'aurais pu pousser un peu, la mer c'est à 35 bornes d'ici! Enfin bref, afin de célébrer cette bonne nouvelle, rien de tel qu'un article questionnant. Qu'en dites-vous? Si on s'interrogeait un peu sur la place de l'homme dans l'univers.

"Pourquoi la vie?" Voilà la question déroutante et pleine de profondeur que m'a posé mon petit garçon de deux ans il y a quelques jours. Une si grande question pour un si petit bonhomme. Déconcertante interrogation survenue à l'heure du dîner, entre la soupe et la compote. J'en suis restée pantoise. Ce qui est drôle, à part le fait que je reste rarement pantoise ou que j'ai l'occasion d'utiliser ce mot, c'est qu'il y a quelques semaines, un de mes amis m'a posé la même question, même si c'était moins frontal. C'était plutôt formulé version trentaine " ah quoi bon, puisque tout se répète? Les mêmes soirées, les mêmes gens, les mêmes heures qui s'écoulent". Deux ans et demi et la trentaine passée et ce même éternel questionnement existentiel qui nous à tous, à un moment, traversé l'esprit. Qui n'a pas déjà réfléchis au but et à la consistance de la vie? 

Lorsque ma vie était dissolue, que j'étais célibataire sans attache, ne devant rien à personne à part à moi-même (ce qui aurait dû me préoccuper), que mes pas d'être libre (c'est à voir) me conduisaient de bar en bar, et  de moult fêtes en moult fêtes, quand les moments étourdissants, les moments de rires, d'alcool, et de tenues vestimentaires affriolantes, se succédaient, en des temps où tout ne semblait qu'amusement et sensation de croquer la vie à pleine dent (bordel, on est rebelle et on s'en fout), la tête vous tourne, tant et tant, qu'à un moment vous vous arrêtez pour reprendre votre souffle. C'est à ce moment là que ma vision a basculé, quand tout à cesser de tournoyer autour de moi. Certainement parce que j'avais dépassée les trente ans et que j'avais déjà bien bien bringué depuis un paquet d'années. Lorsque tout ce tumulte s'est tût, lorsque j'ai repris mon souffle, mon cerveau a redémarré et j'ai commencé à réfléchir "Pourquoi la vie?". Je crois que chacun à sa propre réponse car tout dépend de ce que vous voulez que la vie vous donne. Certains penseront que les bars à foison sont la solution à leur bonheur, et ce pour la vie entière, et je suis ravie pour eux que leur quête s'achève ici. Toutefois, gare à la cirrhose, pensez à alterner whisky et jus de tomate pour perdurer. Pour ma part, il en fût autrement. La question que je me suis posée en premier est "dans quelques années, que va-t-il me rester de tout ça?". Qu'est-ce que j'avais envie de conserver, quelle était mon ambition, où est-ce que je plaçais ma réussite et mon bonheur. Car je crois que la vie c'est avoir un but et des projets qui vous correspondent. On ne marquera pas tous l'histoire du monde, moi la première, et certainement que dans deux générations, même au sein de notre famille, personne n'aura la moindre idée de qui était arrière-arrière-grand-mamie. Alors, commençons par être les décideurs de nos propres vies et enrichissons les par nous-même. Car le secret est là. Une fois que l'on a accepter que nous ne marquerons pas le destin de l'univers (quoique sait-on jamais), il faut savoir comment marquer notre propre vie. Comment nous, nous allons passer ce temps sur terre au mieux. A la question "pourquoi la vie?", j'ai donc envie de répondre, pour être vivant, pour vibrer, pour grandir, pour aimer et avoir l'impression que beaucoup de jours ont compté, pour se souvenir et rencontrer l'autre (au sens large, amis, famille, collègues, être humain)... pour s'élever. De façon plus détailler, pour moi c'était trouver quelqu'un avec qui partager ma vie, mes angoisses et de longues conversations, et un peu critiquer les autres après les dîners, avoir des enfants pour entendre leur rire retentir dans la maison (ainsi que leur long râle de mécontentement, mais ça je ne le savais pas encore), et donner une chance à notre société d'aller mieux, écrire, enseigner et partager ma passion pour l'art. Après c'est à chacun de faire le menu.

Je crois que c'est pour cela que l'art existe, sous toutes ses formes et que je l'aime autant. La musique, la peinture, la sculpture, le cinéma, la littérature, la photographie... Car tout cela reste dans l'histoire, témoigne d'une époque, nous dépasse, nous émeu, nous fait réfléchir et nous éloigne du superficiel qui ne provoque rien en nous à part la répétition triste. Attention, je ne dis pas qu'il ne faut pas être superficiel, car le superficiel peu aussi générer de l'éternel. Je m'explique, je dis qu'il y a le bon et le mauvais superficiel (contrairement au bon et au mauvais chasseur). Il y a la superficialité d'un blague qui va provoquer un éclat de rire qui nous fait frissonner de joie. Un souvenir se crée, on en reparlera pendant des années lors de dîner entre amis, en appréciant le rituel répétitif de la remémoration du souvenir, car même la routine peut être grisante. Ceci est du superficiel qui nous nourrit. Et puis, il y a le superficiel d'une danse dans un club, seul face au DJ, un soir de plus, nos amis au loin, l'alcool coulant à flot, et on recommencera demain, dans deux jours et le weekend prochain, etc... Alors tout se répète à l'identique, on ne s'en souviendra pas demain et se sont des heures qui partent aux oubliettes. C'est là que l'on peut parler de répétition triste, et là je partage tout à fait les remarques de mon ami trentenaire.

Ce qu'il faut alors, même dans le plus insignifiant comme un trajet en voiture, une réunion de plus au bureau, entre les quatre murs de nos appartement pendant le confinement, c'est essayer, autant que faire ce peu d'ouvrir nos yeux, de raisonner dans ce qui nous entoure pour construire le bonheur. Car le bonheur se construit, et c'est lui qui donne du sens à la vie. Il contraste avec les épreuves. Ce bonheur peut prendre la forme d'une carrière, d'un projet artistique, d'une famille, d'amis avec lesquels ont refait le monde, peu importe, ce qu'il faut, c'est osciller entre contentement et soif de découverte. Manier l'insatisfaction avec prudence pour qu'elle soit moteur et non génératrice de frustration et de regrets. Faisons vibrer nos corps et nos cerveau par l'au dehors, nourrissons nos âmes d'émotions, de souvenirs, d'art et d'intarissables réflexions sur tout ce qui a matière à générer d'intarissables réflexions. Tentons de ne pas juger, d'être pragmatique et toujours, oui toujours, d'être curieux. "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" (Héraclite), d'une part parce que le fleuve change et aussi parce que nous changeons.

Je ne me targuerai donc pas d'avoir toutes les réponses, plus que les centaines de philosophe qui ont sans cesse questionné le sens de la vie, mais je partage ici, avec vous, le réponse que je donnerai à mon fils quand il aura dépassé les 3 ans.  "Pourquoi la vie?" "Mon petit cœur mais pour rire, aimer, réfléchir, construire, tisser des liens et surtout ne pas être seul. Trouves-toi des amis et rend visite à ta mère quand tu quitteras le nid. Parce qu'on t'a mis là sur terre et que, autant en profiter. Abreuve toi de tout ce que tu peux, plonge dans la superficialité mais pas pour toujours. Ouvre tes yeux à l'art, beaucoup, sois poli, complaisant et gentil, cela te rendra fière de toi. Râle parfois, ça fait du bien, enfin ça tu sais déjà faire. Laisse toi aller à l'effervescence émotionnel. Je préfère que tu débordes de temps à autre, que tu sois passionné plutôt que prisonnier du regard des autres. Sois engagé dans des grandes causes qui préoccupent depuis que le monde est monde, et fais avec énergie ce qui peut te sembler utile d'être fait pour te sentir vivant." Et toi mon ami trentenaire avec qui je n'ai jamais eu le temps de finir cette conversation, je te dis la même chose.

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mardi 17 novembre 2020

Confinement acte II, jour 19: le désir de s'évader.

Il y a des moments où rester cantonné dans son quartier, lorsque l'on respecte à la lettre le confinement, peut donner l'impression d'être contraint physiquement à un espace restreint que l'on commence à connaître par cœur, et dont on voudrait, bien volontiers, pousser les limites. Evidemment, je ne voudrais pas passer pour une enfant gâtée privée de mobilité en ces temps inédits, car je ne fais pas parti des plus à plaindre, et je revendique la nécessité de respecter les règles qui nous sont imposées pour le moment. Néanmoins, je dois dire qu'aujourd'hui, comme certainement bon nombre d'entre nous, j'ai envie de respirer à plein poumon, loin de mon masque et de mon périmètre imposé.

Alors comment s'évader lorsque l'on est immobile, comment atteindre un ailleurs que physiquement on ne peut que désirer, mais que l'on ne peut toucher? 

Il y a quelques années lors d'un projet de recherche mené à l'université, je m'étais posé la question du paysage, de sa construction, de sa constitution et du rapport étroit qu'il entretient avec le voyage. J'avais pour théorie que le paysage, comme le voyage, ne prenaient en fait jamais fin. En effet, gravés en nous, dans notre mémoire et même dans notre chair, grâce à l'expérience sensoriel dont ils sont le produit, nous gardons le paysage, le voyage et le paysage du voyage en nous, et pour toujours. Il suffirait alors de convoqué nos souvenirs pour voyager à nouveau. Mais parfois, dans le stress, l'inquiétude, l'agacement ou l'ennui, il est difficile de se souvenir, notre esprit parasité par le quotidien. Comment revenir alors vers cet extraquotidien qui nous a fait vibrer le temps d'une ballade, d'une escapade, d'un long périple, d'un court weekend ou sur le trajet pour aller au travail. Comment remobiliser des détails qui ont eu écho en nous, nous ont ému, touché, transporté? Une lumière particulière un jour de nuages noirs, une brise vivifiante en bord de mer, le goût du sel et les cheveux en bataille après une baignade en eau turquoise, le son du chant litanique de moines bouddhistes, la moiteur de l'air, la fraicheur d'une église et l'intensité du son de l'orgue, l'odeur des fleurs ou de mets exotiques, la douceur du soleil sur la peau, la magnifique lueur du crépuscule sur des vignes qui s'étendent à perte de vue, ou la chaleur écrasante des rues de Bangkok (et il y en a tant d'autres...). 

Afin de convoquer en moi tous ces souvenirs, je m'installe dans un endroit confortable, sur mon lit les yeux rivés au plafond, sur mon canapé le regard qui ne fixe rien par la fenêtre, assise à la table de la cuisine un thé fumant dans les mains, devant un carnet ou mon ordinateur laissant mes doigts écrire et se rappeler pour moi. J'inspire et j'expire doucement, je prends le temps de laisser voguer mon esprit car un souvenir en appel un autre et la promenade intérieur peut alors commencer. Je finis par fermer les yeux et dans une douce transe, un léger état second, la valse de mes souvenirs peut alors commencer. Mon esprit fait des sauts de puce d'un paysage à un autre, d'un sens à un autre, d'une étendue à une autre et me voilà partie pour la grande évasion. Je me laisse aller à des divagations voyageuses. Je mobilise en moi mes souvenirs. Je pense à la lumière, je pense à la température, je pense à la topographie des lieux, je pense à des sons, à des saveurs et plus que tout, plus qu'à n'importe quel moment, ces souvenirs qui sont en moi, ce vécu qui a eu lieu, ces expériences que j'ai faites, me semblent les choses les plus précieuses que je possède.

Et c'est en ces temps que l'on ne pouvait prévoir que le voyage prend tout son sens. C'est en ces temps immobiles que l'on peut prendre la mesure de la mobilité et de la richesse de l'ailleurs. En puisant dans notre mémoire, nous pouvons alors revivre le voyage et se consoler de notre état statique forcé. Il faut convoquer tous nos sens pour parcourir le monde tout en restant chez nous.

Et puis, si l'on n'a pas la chance d'avoir de tels souvenirs, ou si l'on souhaite voyager autrement, il y a la possibilité du voyage dans le temps de notre vie, le boulevard de la nostalgie. Regarder un film ou une série qui a marqué une période de notre vie comme l'adolescence, écouter une musique que l'on associe à un été formidable ou à un chagrin d'amour, lire un livre qui a fait exploser notre cerveau et fait grandir notre réflexion, revoir un tableau, une œuvre d'art qui nous a rendu adulte ou fait retomber en enfance. Se saisir de tout ce qui a jalonné notre vie et qui nous à fait sortir de nous par l'émotion, la passion, la curiosité ou provoquer de véritables révolutions intérieures, c'est aussi un moyen de s'évader et de sortir de ce quotidien répétitif qui est le notre (avec ou sans confinement d'ailleurs!).

Ce confinement acte II peut être l'occasion de se laisser dériver vers d'inédites et rocambolesques introspections personnelles. La valorisation de certaines de nos péripéties passées, la capacité à avoir su dépasser des faiblesses, revivre l'incroyable sensation d'être un explorateur d'inconnu, ou la richesse et la douceur du souvenir de moments partagés avec les siens, le voyage est alors intérieur et l'évasion, sans limite.

Bien à vous chers voyageurs.


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jeudi 12 novembre 2020

Confinement acte II, jour 14: COVID, le cas qui divise!

 Bonjour à tous.

J'espère que le confinement se poursuit au mieux pour vous. Que bon nombre d'entre vous ont droit au télétravail (ce qui n'est toujours pas le cas chez nous), et que les journées s'égrainent au rythme d'introspections personnelles positives, apéros-visio, joie de vivre et confection de gâteaux au chocolat (ceux qui sortent d'une boîte sont bien aussi hein, pas vrai créateur émérite des dinosaurus, cette merveille!). Pour ceux pour qui c'est compliqué, toutes mes pensées vous accompagnent. Courage, tenez bon!

Ici la vie suit son cour paisiblement. Chéri travaille, petit chat va à la crèche et moi je suis à la maison avec bébé chat. Il adore vivre sa vie littéralement collé à moi toute la journée. Je me sens un peu comme son esclave personnel, mais comme il est mignon, j'essaye d'accepter au mieux ma fonction désignée. Néanmoins, la vie est un peu répétitive et surtout bien fatigante quand ton bébé croit que la nuit c'est le jour. 

Ce manque de fantaisie et d'exaltation ne m'aide pas à stimuler ma boîte à idée d'article à propos de ce confinement acte II. Ce confinement bien différent du premier, pour moi et pour tout le monde, étant moins restrictif, la vie de beaucoup d'entre nous ne change pas vraiment. Mais il y a toutefois une chose encore plus évidente que lors de l'acte I, c'est le désaccord que provoque cet acte II et le sujet COVID en général. 

J'imagine que comme moi, en famille, entre copains, le sujet COVID est un sujet qui peut être à éviter lors des apéros visios. Enfin pour ceux qui respectent le confinement et qui ne prennent pas un malin plaisir à poster des stories les weekends, s'affichant avec plus ou moins d'amis proches ou lointains, pendant que moi, et tant d'autres, nous nous privons de voir nos parents et nos proches... Mais peut-être que ces gens là parlent du coronavirus lors de leurs apéros réels en se confortant dans le bien fondé d'agir égoïstement et irrespectueusement en bravant ce confinement dont ils ne voient pas l'utilité, et en auto-alimentant leur croyance que le COVID n'est que complot et qu'il n'est absolument pas dangereux... Bref, je sens que vous voyez plus ou moins quelle est ma position sur la question.

Oui cher lecteur, tu sens mon léger agacement. Et bien en fait je suis assez terre à terre et j'aime à écouter les gens qui savent de quoi il parlent. Et lorsque l'on me dit que les chiffres du COVID augmentent tous les jours et dans le monde entier, que les hôpitaux sont saturés (on pense à Naples et aux gens qui se font soigner dans leur voiture), que les soignants sont à bout de force, je me dis que quand même pour un complot, il y a de sacrées répercutions néfaste sur la réalité. 

Le sujet COVID est donc un plombeur d'ambiance. Il y a les septiques, les prudents, les flippers, les mortifiés, les indignés, les sereins et ceux qui n'y croient pas du tout, même preuves à l'appui. Alors, lorsque vous êtes chips à la main et verre de rouge aux lèvres, comment réagir lorsque vous vous rendez compte que vos amis et vous n'êtes absolument pas d'accord. Comment se maitriser quand on entend que Raoul et Gwendoline ont guinché ce weekend dans une fête sauvage de 100 personnes, que c'était grave l'éclate de danser avec tous ces inconnus, et trop drôle, personne ne portait de masque. Puis ils balancent avec aplomb "Ben ça va, y'a pas mort d'homme, on est jeune. Puis on sait très bien que tout ça c'est du flan" (Oui Raoul et Gwendoline aiment les expressions vintage!). Ils poursuivent ensuite en disant "Et puis le lendemain on est allé voir Tata Janine. A 92 ans, elle se sent seule. On a pas mis de masque évidemment, car ça devient trop impersonnel, et pour les bisous c'est pas pratique" Mais what the fuck les amis. Si toi tu veux te mettre en danger, soit, mais Tata Janine n'a rien demandé à personne que je sache, non. D'ailleurs, tout comme tes collègues de bureaux, les camarades de classe de tes enfants ou leurs enseignants qui n'ont pas demandé à se faire mettre un coton tige dans le nez, ou pire, d'attraper le COVID.

Comment réagir alors? C'est vrai, parler COVID devient aussi tabou que de parler politique ou religion à un dîner. Et en même temps c'est difficile de la boucler sur ce sujet qui nous poursuit jusqu'à l'achat de PQ qui a encore une fois déserté les rayons sans qu'on comprenne POURQUOI (hein, pourquoi???). Des camps se dessinent, les positions sont souvent très affirmées et l'incompréhension s'installe. Que faire de cette troublante et inévitable réalité que nous traversons si on ne peut pas la partager? Mais partager à tout prix est-il la meilleure option? Car peut-on prendre le risque de se fâcher avec ses proches? Et d'un autre côté, c'est le moment de se fâcher car comme on ne peut pas voir les gens, ils auront le temps de digérer et à la fin du confinement, ils auront tellement envie de retrouver une vie sociale qu'ils vous pardonneront aisément. Alors évidemment si vous voulez continuer à prendre des apéro visios, essayer tout de même de préserver quelques unes de vos amitiés. Vous pouvez, par exemple, tâtez le terrains par texto groupé à votre répertoire "Et toi en fait, t'en penses quoi du Covid?". En fonction des réponses, si réponse il y a à un texto aussi bizarre que celui-ci, vous pourrez choisir vos partenaires d'apéro idéaux. Ceux qui pensent comme vous, et avec lesquels vous pourrez médire sur tous les autres! Et puis, pour tous vos autres amis, ceux qui ne partagent pas vos convictions, gardez espoir. On va bien finir par s'en sortir de tout ça, et on plaisantera tous ensemble en se souvenant avec nostalgie "Tu te souviens du COVID, ça paraît fou aujourd'hui de repenser à toute la planète qui était paralysée, aux rayons vidés de leurs pâtes et papier toilette, à toutes ces personnes masquées dans les rues et à tous ces cotons tiges qu'on s'est fait fourrer dans le nez!". Et puis, en attendant, si vous manquez d'amis, enfermez-vous dans une pièce, votre chéri(e) dans une autre et faites un Facetime avec quelques gâteaux apéro et des quantité d'alcool ou de jus de tomate selon les goûts ou les possibilités. Vous pourrez ainsi profiter de cette forme de vie sociale so 2020 sans vous fâcher avec personne... quoi que.


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mardi 3 novembre 2020

Confinement acte II, jour 6: la grande illusion!

Je sais, je sais, j'avais promis, j'ai terminé mon précédent post par un très optimiste à demain... Mais bon, soyons lucides, écrire un article par jour sur ce blog quand on a deux enfants en bas âges, c'est de la pure utopie. Même si c'est le confinement et qu'on est censé regorger de temps à perdre, les autres parents me comprendront, PAS quand on a des tous petits!

Alors, ce premier weekend de confinement? Top ou bien?

Personnellement j'ai attaqué mon samedi à 6h00 du matin après une courte nuit, réveillés par un enfant debout statique au bout du lit (Halloween c'est tous les jours chez nous). La nuit fut agitée, non pas que j'ai guinché toute la nuit de vendredi à samedi en déjouant avec provocation le confinement, mais parce que, fait moins exotique, la nuit, c'est la danse des bibis qui s’enchaînent (bibi = biberon pour les non initiés à ce vocabulaire gazouillant qu'on s'était juré de ne jamais adopter lorsqu'on était dans la fleur de l'âge, et qu'on jugeait durement tous ces parents culottés qui osaient sortir avec leur progéniture au restaurant nous empêchant ainsi de fumer nos clopes... karma karma karma!). Puis nous avons poursuivit avec un visionnage de dessin animé, histoire que papa et maman finissent leur nuit, ouais c'est pas très bien en terme d'éducation mais mes valises sous les yeux m'en remercient. Bref, après moult activités matinales dédiées aux petits et un temps de préparation certain, nous avons enfin mis le nez dehors pour la balade quotidienne d'une heure à moins d'un kilomètre. 

Et là, ô surprise, quid du confinement?

En effet, voitures qui se succèdent dans la rue, piétons pressés non masqués, la vie semblait suivre son cours tout autour de nous. Si j'appréhendais le confinement acte II, j'avais aussi hâte d'en retrouver la douceur et le calme. La sensation que la ville et ses trottoirs n'étaient qu'à nous. Et là, aucune quiétude, aucun apaisement, aucun rythme figé. Tout semble être resté comme avant le confinement. Les gens qui vaquent à leurs occupations, la vie qui se déroule, et la jauge approximative que possède chacun face au respect des règles qui sont censées être les nôtres, à tous.

Oui, je te vois venir cher lecteur, tu bougonnes, tu hausses les épaules, et peut-être même que tu te dis que tout cela n'est que mascarade. A priori, moi, je ne suis ni médecin, ni pronostiqueuse, ni médium, ni gendarme, ni épidémiologiste, mais je me dis que quand même, si on ne veut pas y être jusqu'à Noël, si on veut laisser la chance à nos commerces d'ouvrir à nouveau avant la saint glinglin, ne devrions-nous pas tous prendre nos responsabilités et respecter les règles qui nous sont données?

Après un instant de réflexion, je me suis dis naïvement "bon, c'est samedi, il y a une tolérance jusqu'à la fin du weekend, les gens vont se ressaisir dès lundi"... Mouhahahaha, me direz-vous, et vous avez tellement raison! Rien, absolument rien n'a changé. Il y a toujours autant de monde sur la route le matin pour aller bosser, le même nombre de personnes qui circulent dans la rue, le port du masque est toujours aussi aléatoire (n'est-ce pas monsieur le livreur TNT!), et tout le monde semble s'en ficher bien pas mal des recommandations qui ont été données (n'est-ce pas certains patrons qui refusent le télétravail à leurs employés considérant que baigner tous dans les mêmes miasmes est vraiment un truc chouette). Sans oublier les aménagements inexistants de certaines structures accueillants beaucoup de monde... Une question me taraude alors: mais comment va-t-on se sortir de cette extraordinaire situation si personne n'essaye de changer ses habitudes?

Je conçois que le confinement acte I a pu traumatiser certaines personnes. Je pense notamment aux personnes démunies qui n'ont plus eu de revenus, aux personnes victimes de violences domestiques coincées avec leur bourreau, aux personnes partageant un espace de vie réduit avec leur famille, les couples en crise, les hyperactifs... Je comprend les blessures, parfois extrêmement profondes, de ce confinement acte I qui laissera des traces indélébiles pour certains. Alors, je m'adresse aux autres, sans aucune légitimité mais pour poser question. A ceux qui ont la possibilité de rester chez eux au maximum, ceux qui sont en sécurité chez eux, ceux qui ne vivent pas dans un espace exiguë, ceux qui ont la possibilité de faire leur travail en télétravail, ceux qui peuvent supporter, en prenant un peu sur eux parfois, de sortir de chez eux uniquement pour les courses, les rendez-vous médicaux, aller chercher les enfants et faire de l’exercice, pouvez-vous penser à ceux qui n'ont pas le choix, à ceux qui risquent leur vie en restant chez eux et dont il faut limiter le temps de confinement, à nos soignants épuisés et à ceux que j'oublie? Pouvez-vous penser à eux en vous mettant à leur place et vous dire, que oui, peut-être vous pouvez concevoir d'ajuster vos vies et vous plier à quelques règles afin d’œuvrer pour le bien commun. On peut aussi ajouter l'argument sanitaire qui, malgré le scepticisme de certains, et jusqu'à preuve du contraire, est valable. Pouvez-vous prendre un peu sur vous, et rester chez vous?

N'avez-vous pas envie que tout cela se termine au plus vite pour que nous puissions reprendre notre vie normalement. Personnellement, je pense à mes deux enfants, de 2 ans et 2 mois, ces tous petits qui commencent à peine leur vie et qui, pour le premier est en train de vivre, déjà, son deuxième confinement. A-t-on envie qu'il croit que cela est un fait normal de la vie? Ma réponse, pour ma part, est non. Il faut cesser de se conduire en enfant gâté égoïste et penser collectif. Oui je sais, je suis totalement naïve et idéaliste. En fait, pas du tout. Je trouve l'être humain globalement égoïste, destructeur, mal élevé, bête et insupportable, et surtout individualiste. Mais je ne sais pas, une part de moi adorerait être surprise en voyant que les gens ne sont pas uniquement préoccupés par eux-même. 

Car il en existe, oui! Tous les jours on peut rencontrer ou entendre parler de gens qui œuvrent pour le bien du plus grand nombre. Bénévoles ou rémunérés, ils sont nombreux à avoir une vocation pour venir en aide, se mobiliser pour autrui. Cela ne serait-il pas chouette que la balance se renverse, pour une fois et que le bien triomphe? Adieux le côté obscure de la force et bienvenue à vous jedi et padawan! 

Je pose ça là et je vous laisse à vos réflexion mes chers lecteurs. Et promis, je reviens vers vous dès que le temps me le permet!

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