Voilà, je suis au chômage depuis le mois d’août.
Que dire? Du temps, du temps et encore du temps devant moi, et pourtant, tant de perplexité paralysante.
Comment
sortir de cet état de néant? Je voudrais arrêter de me plaindre et de
me questionner sans fin sur tout un tas de sujets dont je ne trouverais
certainement pas la réponses en regardant Un jour une histoire de façon quotidienne! (je caricature légèrement.)
La
télé, cette amie qui ne pose jamais de question, qui emplie toujours la
pièce d'un ronronnement rassurant, qui s'empare de votre matière grise,
la met au repos et le temps d'un instant vous fait oublier vos
problèmes. Je me sens comme une alcoolique de la télévision. Il me faut
ma dose d'histoires bateau aux happy end quasi systématiques pour me
sentir bien. Mais évidemment ça ne dure jamais longtemps, et comme tout
bon alcoolique, il me faut un nouveau shot. De cette façon là, les
journées passent sans moi.
Et pourtant, la télévision n'est en
rien ce que je désire. Je voudrais vivre, vivre plus que de raison,
exploser de projets, remplir d'une avidité sans borne mes journées avec
de la création tout azimut et tout support.
J'ai
fait un constat, le marché du travail ne me veut pas. "Vous avez un
profil trop atypique" "Vous êtes une femme de 30 ans, vous voulez des
enfants?" " Un Master Recherche en Arts Plastiques? C'est possible la
recherche en Arts Plastiques?" Quelques soient les raisons, la finalité
est la même, non Mhelaniee, à moins de monter ta boîte, tu ne seras pas
chargée de communication.
Voilà une certaine frustration qui se
met en place, surtout quand on est sûre qu'on aurait pu faire l'affaire.
Les courbettes, c'est pas mon style. La recherche d'emploi,
visiblement, c'est pas mon fort. Alors quoi? Ben il y a tout ce temps à
tuer, et cette reconversion à trouver.
Incroyable, mais j'ai trouvé: je serais professeur d'Arts Plastiques, cette matière qui me passionne.
Je
me suis donc inscrite au CNED, je prends des cours de dessin pour
évacuer la rouille de mon crayon, je vais à des ateliers plastiques une
fois par mois pour retrouver le modjo des arts. Et puis? Et puis, plus
rien.
Certains pensent à de la paresse, mais moi je
connais la vérité. Tout ce temps devant moi, tout ce vide et toutes ces
journées à organiser. Je me sens comme face à l'Everest mais au moins un
million de fois plus élevé. Je me sens comme devant un désert de sel,
toute petite et détonnant sur la blancheur du sol, perdue et pas à ma
place, désemparée devant toutes ces possibilités de vivre ma vie qui
s'offrent à moi. Et puis, il y a toute cette solitude que je ne supporte
plus. Cette impression de décalage chronique avec le reste de la
population. Je suis comme spectatrice de ma vie qui défile. Et plus je
suis seule, moins j'ai envie de voir du monde, de voir ces intrus qui
s'inviteraient de manière inopinée à mon frénétique programme télévisé,
mes infusions d'après-repas et mes BN.
Mais comment faire pour
me réanimer avant que je ne finisse épileptique et obèse? comment faire
pour trouver la méthode qui fera que je m'assiérai sans crainte face à
mon bureau, face à mon ordinateur ou mes toiles?
Quelqu'un m'a dit
que je possédais tous les outils pour sortir de cette impasse.
Vraiment? J'aurais aimé qu'il aille plus loin et me les nomme. C'est
toujours le flou. Je me débats corps et âme pour sortir de ce mutisme et
que ma vie s'anime à nouveau. Je fais une demie heure de vélo
d'appartement tous les jours et une demie heure d'abdos. C'est mon
dernier rempart avant l'obésité.
Sinon, j'ai du temps, j'ai du
temps, j'ai du temps. Voilà mon nouveau lite motive. J'ai ce qu'il y a
de plus rare en ma possession, et je ne sais pas l'utiliser
correctement. Le temps, c'est la clé et c'est l'angoisse à la fois!
Il faut que je sorte du cercle des goûters BN devant les reines du shopping,
que je me laisse envahir par ma créativité que je crains tellement. Je
serais cette personne, celle aux milles projets, celle qui avance, celle
qui envoie se faire foutre cette putain d’inactivité, celle qui a
toujours un truc à dire sur ses projets fous. Parce que le pire dans
tout ça, c'est que j'en ai à la pelle des projets, tellement, que je ne
sais pas par où commencer.
Alors, voilà, nouvelle
résolution, on arrête de rêver et on fait! Je lui ferai la peau à ce
flottement dans lequel je suis prise depuis bien trop longtemps. Et
puis, j'arrêterais de culpabiliser. Je vais vivre la vie, la vraie.
Bisous
à toi mon chaton. Et si toi aussi tu te trouves dans un certain
désarroi, écris moi, à nous deux on trouvera peut-être une solution,
c'est sûr même!
Bonjour, j'ai lu ton article sur le site ladiesroom.
RépondreSupprimerJe suis dans une situation différente de la tienne, mais tu as réussi à décrire parfaitement ce que je ressens depuis quelques années : la culpabilité de ne pas être dans la norme, la culpabilité de ne pas suivre la voie classique, la culpabilité d'avoir choisir de faire ce que je voulais. Cette culpabilité est dévastratrice car elle m'empêche de mener à bien et librement mes projets bien que je fourmille d'idées.
Alors, je nous souhaite de nous libérer de cette culpabilité pour retrouver notre liberté d'être et de devenir.
Dans tous les cas, ton poste m'a énormément aidé à analyser ma propre situation et rien que pour ça, merci.
La Résistante.
Bonjour.
SupprimerJe ne reviens qu'aujourd'hui sur mon blog et j'y découvre ton commentaire. Je suis ravie que mon post ait trouvé une résonance chez toi et peut-être, t'aider un peu. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, et des centaines de choses nous parasitent...on est d'ailleurs, parfois, notre plus gros parasite. J'espère que depuis ces quelques mois, ta culpabilité s'en est allé voir ailleurs. Bonne continuation à toi.