vendredi 27 novembre 2020

Confinement acte II, jour 29: Pourquoi la vie?

Notre cher président s'est exprimé mardi soir, le déconfinement est lancé. Bon j'ai toujours pas compris si la limite des 20 kilomètres sera levée pour Noël, mais fichtre, dorénavant on a le droit d'élargir nos horizons à 20 magnifiques kilomètres et d'aller à la bibliothèque. Et ça, juste avant mon anniversaire... Merci Manu pour le cadeau mais t'aurais pu pousser un peu, la mer c'est à 35 bornes d'ici! Enfin bref, afin de célébrer cette bonne nouvelle, rien de tel qu'un article questionnant. Qu'en dites-vous? Si on s'interrogeait un peu sur la place de l'homme dans l'univers.

"Pourquoi la vie?" Voilà la question déroutante et pleine de profondeur que m'a posé mon petit garçon de deux ans il y a quelques jours. Une si grande question pour un si petit bonhomme. Déconcertante interrogation survenue à l'heure du dîner, entre la soupe et la compote. J'en suis restée pantoise. Ce qui est drôle, à part le fait que je reste rarement pantoise ou que j'ai l'occasion d'utiliser ce mot, c'est qu'il y a quelques semaines, un de mes amis m'a posé la même question, même si c'était moins frontal. C'était plutôt formulé version trentaine " ah quoi bon, puisque tout se répète? Les mêmes soirées, les mêmes gens, les mêmes heures qui s'écoulent". Deux ans et demi et la trentaine passée et ce même éternel questionnement existentiel qui nous à tous, à un moment, traversé l'esprit. Qui n'a pas déjà réfléchis au but et à la consistance de la vie? 

Lorsque ma vie était dissolue, que j'étais célibataire sans attache, ne devant rien à personne à part à moi-même (ce qui aurait dû me préoccuper), que mes pas d'être libre (c'est à voir) me conduisaient de bar en bar, et  de moult fêtes en moult fêtes, quand les moments étourdissants, les moments de rires, d'alcool, et de tenues vestimentaires affriolantes, se succédaient, en des temps où tout ne semblait qu'amusement et sensation de croquer la vie à pleine dent (bordel, on est rebelle et on s'en fout), la tête vous tourne, tant et tant, qu'à un moment vous vous arrêtez pour reprendre votre souffle. C'est à ce moment là que ma vision a basculé, quand tout à cesser de tournoyer autour de moi. Certainement parce que j'avais dépassée les trente ans et que j'avais déjà bien bien bringué depuis un paquet d'années. Lorsque tout ce tumulte s'est tût, lorsque j'ai repris mon souffle, mon cerveau a redémarré et j'ai commencé à réfléchir "Pourquoi la vie?". Je crois que chacun à sa propre réponse car tout dépend de ce que vous voulez que la vie vous donne. Certains penseront que les bars à foison sont la solution à leur bonheur, et ce pour la vie entière, et je suis ravie pour eux que leur quête s'achève ici. Toutefois, gare à la cirrhose, pensez à alterner whisky et jus de tomate pour perdurer. Pour ma part, il en fût autrement. La question que je me suis posée en premier est "dans quelques années, que va-t-il me rester de tout ça?". Qu'est-ce que j'avais envie de conserver, quelle était mon ambition, où est-ce que je plaçais ma réussite et mon bonheur. Car je crois que la vie c'est avoir un but et des projets qui vous correspondent. On ne marquera pas tous l'histoire du monde, moi la première, et certainement que dans deux générations, même au sein de notre famille, personne n'aura la moindre idée de qui était arrière-arrière-grand-mamie. Alors, commençons par être les décideurs de nos propres vies et enrichissons les par nous-même. Car le secret est là. Une fois que l'on a accepter que nous ne marquerons pas le destin de l'univers (quoique sait-on jamais), il faut savoir comment marquer notre propre vie. Comment nous, nous allons passer ce temps sur terre au mieux. A la question "pourquoi la vie?", j'ai donc envie de répondre, pour être vivant, pour vibrer, pour grandir, pour aimer et avoir l'impression que beaucoup de jours ont compté, pour se souvenir et rencontrer l'autre (au sens large, amis, famille, collègues, être humain)... pour s'élever. De façon plus détailler, pour moi c'était trouver quelqu'un avec qui partager ma vie, mes angoisses et de longues conversations, et un peu critiquer les autres après les dîners, avoir des enfants pour entendre leur rire retentir dans la maison (ainsi que leur long râle de mécontentement, mais ça je ne le savais pas encore), et donner une chance à notre société d'aller mieux, écrire, enseigner et partager ma passion pour l'art. Après c'est à chacun de faire le menu.

Je crois que c'est pour cela que l'art existe, sous toutes ses formes et que je l'aime autant. La musique, la peinture, la sculpture, le cinéma, la littérature, la photographie... Car tout cela reste dans l'histoire, témoigne d'une époque, nous dépasse, nous émeu, nous fait réfléchir et nous éloigne du superficiel qui ne provoque rien en nous à part la répétition triste. Attention, je ne dis pas qu'il ne faut pas être superficiel, car le superficiel peu aussi générer de l'éternel. Je m'explique, je dis qu'il y a le bon et le mauvais superficiel (contrairement au bon et au mauvais chasseur). Il y a la superficialité d'un blague qui va provoquer un éclat de rire qui nous fait frissonner de joie. Un souvenir se crée, on en reparlera pendant des années lors de dîner entre amis, en appréciant le rituel répétitif de la remémoration du souvenir, car même la routine peut être grisante. Ceci est du superficiel qui nous nourrit. Et puis, il y a le superficiel d'une danse dans un club, seul face au DJ, un soir de plus, nos amis au loin, l'alcool coulant à flot, et on recommencera demain, dans deux jours et le weekend prochain, etc... Alors tout se répète à l'identique, on ne s'en souviendra pas demain et se sont des heures qui partent aux oubliettes. C'est là que l'on peut parler de répétition triste, et là je partage tout à fait les remarques de mon ami trentenaire.

Ce qu'il faut alors, même dans le plus insignifiant comme un trajet en voiture, une réunion de plus au bureau, entre les quatre murs de nos appartement pendant le confinement, c'est essayer, autant que faire ce peu d'ouvrir nos yeux, de raisonner dans ce qui nous entoure pour construire le bonheur. Car le bonheur se construit, et c'est lui qui donne du sens à la vie. Il contraste avec les épreuves. Ce bonheur peut prendre la forme d'une carrière, d'un projet artistique, d'une famille, d'amis avec lesquels ont refait le monde, peu importe, ce qu'il faut, c'est osciller entre contentement et soif de découverte. Manier l'insatisfaction avec prudence pour qu'elle soit moteur et non génératrice de frustration et de regrets. Faisons vibrer nos corps et nos cerveau par l'au dehors, nourrissons nos âmes d'émotions, de souvenirs, d'art et d'intarissables réflexions sur tout ce qui a matière à générer d'intarissables réflexions. Tentons de ne pas juger, d'être pragmatique et toujours, oui toujours, d'être curieux. "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" (Héraclite), d'une part parce que le fleuve change et aussi parce que nous changeons.

Je ne me targuerai donc pas d'avoir toutes les réponses, plus que les centaines de philosophe qui ont sans cesse questionné le sens de la vie, mais je partage ici, avec vous, le réponse que je donnerai à mon fils quand il aura dépassé les 3 ans.  "Pourquoi la vie?" "Mon petit cœur mais pour rire, aimer, réfléchir, construire, tisser des liens et surtout ne pas être seul. Trouves-toi des amis et rend visite à ta mère quand tu quitteras le nid. Parce qu'on t'a mis là sur terre et que, autant en profiter. Abreuve toi de tout ce que tu peux, plonge dans la superficialité mais pas pour toujours. Ouvre tes yeux à l'art, beaucoup, sois poli, complaisant et gentil, cela te rendra fière de toi. Râle parfois, ça fait du bien, enfin ça tu sais déjà faire. Laisse toi aller à l'effervescence émotionnel. Je préfère que tu débordes de temps à autre, que tu sois passionné plutôt que prisonnier du regard des autres. Sois engagé dans des grandes causes qui préoccupent depuis que le monde est monde, et fais avec énergie ce qui peut te sembler utile d'être fait pour te sentir vivant." Et toi mon ami trentenaire avec qui je n'ai jamais eu le temps de finir cette conversation, je te dis la même chose.

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